LE PROPOS est à prendre avec des pincettes et sera peut-être contredit dans les prochaines semaines. Mais il offre une lueur d’espoir aux acteurs de santé publique qui s’inquiète du recul continu de l’attrait des Français pour la vaccination après le piteux épisode de la pandémie de grippe A (H1N1). Un peu plus d’un mois après le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, le Pr Bruno Lina, président du conseil scientifique du Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (GEIG) fait état d’une tendance à l’amélioration du niveau de couverture vaccinale par rapport à l’année précédente. Au regard du niveau d’utilisation des vaccins disponibles en pharmacie, la hausse s’avère « assez significative » sans être toutefois « considérable », indique-t-il sans entrer davantage dans les détails. Faute de chiffres sur les taux de vaccination des populations cibles, impossible pour le moment de déterminer quelles sont les catégories de patients concernées. « Je ne peux pas dire qu’on récupère aujourd’hui le niveau de vaccination de 2008-2009, mais on inverse clairement la tendance à la baisse du niveau de vaccination entre les saisons 2009-2010 et 2011-2012 », considère le Pr Lina. L’hiver dernier, seulement 50 % des personnes à risque se sont fait vacciner, soit un recul de 4 % par rapport à la précédente saison, souligne le GEIG. « Aujourd’hui, les outils pour la vaccination des groupes à risque sont bien en place et ont été assouplis de façon que cela puisse marcher du mieux possible. Si les généralistes jouent le jeu - ce qui est le cas pour l’immense majorité d’entre eux - on devrait avoir une campagne de vaccination qui permette de rejoindre des niveaux de vaccination attendus », déclare le Pr Lina. S’agissant de la vaccination des professionnels de santé, il faudra attendre aussi un peu avant de connaître les premières tendances, les campagnes dans les établissements se déroulant généralement au cours de la première quinzaine du mois de novembre. « On sait que le niveau de vaccination des soignants, en libéral comme à l’hôpital, est inférieur à ce que l’on pourrait espérer » (25 % en moyenne la saison dernière, avec de grandes disparités selon les professions), mais « il est important que les professionnels comprennent que, parmi les mesures d’hygiène appliquées en routine pour éviter les transmissions de maladies virales, la vaccination a toute sa place », souligne le Pr Lina.
Cas sporadiques.
« À partir du moment où l’on aura atteint des taux de 35-45 % de vaccination dans les hôpitaux, on aura franchi un seuil et l’on verra décroître les cas de grippe nosocomiale dans les établissements », estime le responsable scientifique du GEIG. À ce jour, « le fait d’être hospitalisé pendant une épidémie de grippe augmente le risque par deux », rappelle-t-il. Le dernier bulletin du réseau des GROG (groupes régionaux d’observation de la grippe) fait état au 4 novembre d’une activité clinique de grippe sporadique dans quatre régions (Haute-Normandie, Île-de-France, Poitou-Charentes et Auvergne). « Les virus qui sont détectés dans le cadre de la surveillance sont strictement identiques à ceux qui sont dans la composition vaccinale » (A/California/7/2009 (H1N1) – souche inchangée ; A/Victoria/361/2011 (H3N2) – nouvelle souche ; B/Wisconsin/1/2010 – nouvelle souche). Si la campagne de vaccination dure jusqu’au 31 janvier 2013, la période d’octobre à mi-décembre reste le meilleur moment pour se faire vacciner. « Il n’est pas nécessaire d’attendre pour optimiser le niveau de protection. Le taux d’anticorps après la vaccination reste élevé, jusqu’à plus de 7 mois après l’administration du produit », rappelle le Pr Lina.
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