LES TROUBLES du comportement alimentaire (TCA) – anorexie, boulimie, troubles atypiques – concernent chez les adolescents une fille sur quatre et un garçon sur cinq. Dans la population générale, la prévalence se situe dans une fourchette de 1?à 3 %. La morbidité de ces troubles est importante avec une mortalité liée au suicide et aux complications somatiques de 7 à 8 % à dix ans d’évolution. Les TCA constituent la principale cause de mortalité chez les filles entre 15 et 25 ans. Même lorsqu’ils sont subsyndromiques, ces troubles alimentaires altèrent grandement la qualité de vie. Néanmoins, il existe encore une insuffisance d’information, une méconnaissance de l’existence des troubles, du dépistage tandis que l’accès aux soins reste dispersé et mal coordonné.
Une ligne à vocation nationale.
Résultat : « La moitié des personnes souffrant de TCA ne consultent pas. Soit parce qu’elles ne savent pas vers qui se tourner, soit parce qu’elles n’osent pas en parler car ils ont honte de leur problème », souligne le Pr Jean-Claude Melchior (hôpital Raymond-Poincaré de Garches), président du Réseau TCA Francilien. Créé en 2008, ce réseau regroupe sur un mode pluridisciplinaire, les principaux spécialistes dans le domaine des TCA des services hospitaliers d’Île-de-France. Ce lundi, le réseau TCA francilien ouvre une nouvelle ligne d’écoute téléphonique, Anorexie boulimie Info écoute (n°azur 0.810.037.037, prix d’un appel local). Mise en place en collaboration avec les associations de familles et d’usagers d’Île-de-France, cette ligne s’adresse à l’ensemble des personnes confrontées directement ou indirectement aux TCA : patients, proches et entourage familial, mais aussi professionnels de santé, intervenants socio-éducatifs, acteurs associatifs... Trois types de permanence sont proposés : la première est tenue par des associations (mardi de 19 heures à 21 heures, vendredi de 16 heures à 18 heures), la deuxième par des psychologues (lundi de 16 heures à 18 heures) et la troisième par des médecins (jeudi de 16 heures à 18 heures).
Des spécialistes et membres d’association – tous bénévoles – se relayent pour répondre selon leur champ de compétence à toutes les questions sur les TCA et orienter sur les principales ressources thérapeutiques disponibles en Île-de-France, mais également dans les autres régions. « Cette ligne a pour vocation à devenir nationale, pas uniquement francilienne », insiste le Pr Melchior. Pour le grand public, aucun nom de médecin, de psychologue ou de thérapeute ne sera donné lors de l’appel. Ces indications n’étant apportées que lors d’une consultation en établissement de santé, en CMP ou par l’une des associations spécialisées. La ligne devrait aussi pouvoir aider les professionnels en quête d’information. « Communiquer auprès de professionnels de santé – médecin, pharmaciens – cela nous paraît extrêmement important, indique le Pr Melchior. Nous pouvons leur donner des précisions sur les critères de gravité, des conseils en terme, de prise en charge et de suivi, leur indiquer quand passer la main et envoyer le patient vers un centre spécialisé », résume le président du réseau.
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