Le nombre de tests Covid a baissé de 12 % entre le 11 et le 17 avril par rapport à la semaine précédente, selon les chiffres de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES).
En tout, 3 327 400 tests RT-PCR et antigéniques pour la détection du SARS-Cov-2 ont été validés entre le 11 et le 17 avril (dont 57,8 % de tests antigéniques), soit environ 500 000 de moins que lors de la semaine du 4 au 10 avril. La diminution du nombre de tests est donc plus marquée cette fois que lors des semaines précédentes et ce, alors que le lundi de Pâques (18 avril) n’est pas inclus dans la période considérée et ne contribue donc pas à la baisse observée. « Cependant, les résultats peuvent avoir été affectés, d’une part, par une éventuelle anticipation de la réalisation de tests le samedi 16 avril en vue des rencontres familiales du dimanche et lundi de Pâques, et d’autre part, par un dépistage plus faible le dimanche de Pâques qu’un dimanche ordinaire », précise la DREES. On observe quoi qu'il en soit une baisse plus importante du recours aux tests Covid chez les plus jeunes, en recul de 28 % chez les moins de 16 ans et de 15 % chez les 16-25 ans entre le 11 et le 17 avril, toujours en comparaison de la semaine précédente.
Cette diminution du nombre de tests Covid a lieu alors même que de nombreux pharmaciens avaient décidé de ralentir le testing, voire de l'arrêter, pour protester contre la baisse de prix entérinée le 1er avril. Président de l'URPS pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes et titulaire dans la Loire, Olivier Rozaire a demandé à l'assurance-maladie de lui transmettre des données sur les trois dernières semaines pour pouvoir comparer la diminution globale du nombre de tests avec la baisse du dépistage dans les pharmacies de sa région. Après avoir incité ses confrères et consœurs à stopper les tests Covid, mouvement auquel il a lui a même participé, Olivier Rozaire teste de nouveaux ses patients depuis trois jours. « Mercredi, nous avons réalisé 25 tests au cours de la matinée, soit autant que ce que nous faisions avant la grève. Je ne constate pas de baisse de la demande et nous avons toujours un taux de positivité de 35 % dans le département. »
Pendant la grève, Olivier Rozaire a vu des files d'attente s'allonger devant le cabinet infirmier. « Durant cette période, les infirmiers ont commandé beaucoup de boîtes de tests et j'ai vendu largement plus d'autotests que d'habitude aux patients », souligne-t-il. Dans son département, la grève a pris fin avec le week-end de Pâques. Le président de l'URPS pharmaciens a envoyé un courrier aux officinaux de son département pour les prévenir qu'ils n'étaient plus incités à poursuivre le mouvement. « On savait que cette grève n'aurait aucune conséquence directe au vu du contexte politique et de la tenue de l'élection présidentielle. Mais l'objectif est quand même atteint. La prise en charge des tests antigéniques va prendre fin en même temps que l'état d'urgence sanitaire (en juillet) et s'il y a besoin de faire du testing de masse à l'automne, l'assurance-maladie aura du mal à nous proposer des tarifs inférieurs à ceux proposés aujourd'hui », veut croire Olivier Rozaire.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques