L’Ordre national des pharmaciens et la Miviludes ont signé, le 7 novembre, une convention pour renforcer leur partenariat déjà existant. L’objectif est de donner aux pharmaciens les clés pour prévenir les dérives sectaires en santé et aider les patients qui y sont confrontés.
Les dérives sectaires dans le domaine de la santé et du bien-être représentent plus d’un quart des signalements faits à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Et ces signalements sont en augmentation constante. Le nombre total de saisines reçues par la Miviludes a en effet progressé de 86 % entre 2015 et 2021, dépassant les 4 000 par an. C’est pourquoi, ce jeudi 7 novembre, la Miviludes et l’Ordre national des pharmaciens ont signé une convention de partenariat visant à « donner les clés aux pharmaciens pour observer, prévenir et aider les patients » qui seraient confrontés à une situation de sujétion physique ou psychique. La convention entre l’Ordre et de la Miviludes vient renforcer la collaboration autour de 4 axes :
· Renforcer les échanges d’informations sur des situations à risque reçues à la fois par l’Ordre des pharmaciens et par la Miviludes portant sur des dérives sectaires dans le domaine de la santé ;
· Élaborer ensemble des messages d’information et de sensibilisation aux risques de dérives sectaires en santé, destinés aux pharmaciens ;
· Proposer et diffuser auprès des pharmaciens des supports informatifs élaborés par la Miviludes ;
· Élaborer conjointement une fiche d’aide au repérage des risques d’emprise sectaire chez les patients, à destination des pharmaciens.
Depuis la loi du 10 mai 2024, avec l’accord de la victime si elle est majeure, les pharmaciens peuvent déroger au secret professionnel. Ainsi, le pharmacien qui repère une situation de fragilité peut faire un signalement au procureur de la République, dès lors qu’il estime que la situation met en danger la santé psychique ou physique de la personne. En tant que professionnels de santé de proximité, les pharmaciens peuvent être amenés à identifier des comportements inquiétants, évocateurs de situations à risque de dérives sectaires. Par exemple, un patient qui renoncerait à son traitement conventionnel tout en faisant l’éloge de traitements parallèles, ou encore une personne qui s’isolerait de son entourage social et/ou familial.
La Miviludes définit une dérive sectaire en ces termes : dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.
La convention a été signée par Étienne Apaire, président de la Miviludes, secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
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