Après une année 2020 en demi-teinte, la reprise économique des marchés officinaux depuis le 2e trimestre est une excellente nouvelle. La croissance s’est poursuivie tout au long de l’été, que ce soit sur les médicaments prescrits en ville (+2 % vs 2020 et 2019), les prescriptions hospitalières (+14 % vs 2020, +21 % vs 2019) et les produits du conseil (+5 % vs 2020, + 10 % vs 2019). Soit, au global, une progression du chiffre d’affaires de 6 % cet été par rapport à la même période en 2020 et de 8 % comparés à 2019. « Le segment de la prescription hospitalière a un fort impact sur le chiffre d’affaires de l’officine, mais moins sur la marge, et cela signifie davantage de patients avec une importante complexité thérapeutique », souligne David Syr, directeur général adjoint du GERS Data.
L’évolution du chiffre d’affaires par taux de TVA confirme de belles croissances, en particulier pour le 2,1 % (médicament remboursable) et le 10 % (médicament conseil). Le panier moyen reste soutenu, en particulier pour le prescrit qui s’affiche à 52,02 € cet été, soit une hausse de 5,1 % par rapport à l’an dernier et de 8,8 % depuis 2019. Le panier conseil ne démérite pas pour autant, à 15,88 euros (-1,5 %) après une forte progression l’année précédente (+7 %). Une légère baisse que David Syr attribue à la moindre consommation de solaires en raison d’une météo capricieuse.
Le retour des autres virus
Le segment « santé conseil » - que le GERS définit comme les produits de santé familiale « mais sans la dermocosmétique, le gel hydroalcoolique et les masques » - reste également dynamique (+ 6 % à l’été 2021) et est porté par les catégories douleurs et fièvre (+ 16 %), tonus et vitalité (+ 20 %), sommeil (+ 16 %) et… mal de gorge. « Un peu de virus, un peu moins de gestes barrière, et ce marché gagne 34 %. Cela se répercute sur le chiffre d’affaires de l’automédication, qui progresse de 10 % par rapport à l’été 2020 (et de 1 % vs 2019) grâce aux catégories mal de gorge, diarrhée, toux grasse et rhume-état grippal », note encore David Syr. Les compléments alimentaires affichent pour leur part une croissance à deux chiffres (+ 12 % vs 2020, + 21 % vs 2019). Le marché du bio pris dans son ensemble continue sa progression, mais celle-ci est moins forte. Seule déception aux yeux du GERS : le segment vétérinaire. Après une forte progression durant le tout premier confinement, les pharmaciens n’ont pas su se saisir de l’effet d’aubaine et le segment affiche les mêmes résultats qu’en 2019.
Demande exponentielle
Le marché du médicament remboursable à l’officine croît lui aussi fortement pendant les deux mois estivaux (+ 7 % vs 2020, + 8 % vs 2019, en données sell in), mais Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS et directeur général du GERS Data s’attend à « un ralentissement en fin d’année ». Quant au taux de pénétration mensuel des génériques, il se stabilise entre 83,1 et 83,9 % selon les mois, avec une moyenne à 83,5 % pour 2021.
L’activité est donc restée soutenue cet été, alors même que les missions de l’officine se sont multipliées pour lutter contre le Covid-19. Avec la mise en place du passe sanitaire obligatoire pour de nombreuses activités, la demande en tests antigéniques a en effet explosé. Selon les données du GERS, les pharmaciens ont réalisé une moyenne de 3 millions de tests par semaine en août, soit plus de 12 millions de tests Covid sur le mois. « Le réseau a absorbé une demande exponentielle en tests antigéniques, même les autotests ont enregistré de la croissance. C’est un bénéfice économique pour l’officine dans sa globalité, mais cela signifie aussi que les équipes sont épuisées », remarque David Syr. Et cela sans compter l’engagement dans la vaccination contre le Covid-19. Une implication essentielle, comme le démontrent les données du GERS sur les rechutes après Covid qui ne concernent quasiment que des personnes non vaccinées.
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