Environ 2 500 manifestants (1 000 selon la police) se sont rassemblés jeudi après-midi devant la Préfecture. Des pharmaciens venus de Marseille mais aussi des villes alentour, voire des départements voisins.
Les pharmaciens et étudiants rassemblés jeudi après-midi devant la préfecture de Marseille ont bruyamment fait entendre leur colère, à l’aide de sifflets et de slogans répétés dans des mégaphones tels que « pas de diplômes mais déjà menacés ».
La principale raison de cette colère ? Les ruptures de stock continues et répétées qui exaspèrent au plus haut point les pharmaciens provençaux. « Aujourd’hui, ce qui me met le plus en colère, ce sont les ruptures de stock. Je suis désespérée de devoir dire à mes patients diabétiques ou cardiaques que je n’ai pas leurs médicaments, d’autant plus que depuis un an la situation s’est empirée » s’émeut Marie, pharmacienne dans le nord du Vaucluse qui a fait le voyage en bus avec ses collègues. Ce constat amer est également partagé par Lilian, étudiant en pharmacie en 5e année à Marseille : « Au cours de mes stages et CDD, je passe vraiment un quart de mon temps à chercher la moindre boîte de médicaments qui ne serait pas en rupture, sachant que certains traitements sont vitaux pour nos patients. La prochaine étape, ce sera quoi ? Des médicaments contre les greffes qui seront aussi en rupture ? », s’énerve-t-il.
Pour la plupart des personnes présentes, c’est la première fois depuis 10 ans qu’elles manifestent. Outre les ruptures de stocks, les problèmes économiques des officines étaient sur toutes les lèvres. « La pharmacie a un rôle social dans un quartier et la menace de défaire leur maillage en France me fait peur. Si demain il faut faire 200 kilomètres pour aller chercher un médicament, cela va poser des problèmes. Nous faisons énormément de petits soins, en lien avec le médecin et les infirmiers », souligne Delphine, pharmacienne dans le 11e arrondissement de Marseille.
Selon les syndicats, environ 2 500 manifestants (1 000 selon la Préfecture de police) étaient présents à Marseille. Dans les Bouches-du-Rhône, 95 % des officines étaient fermées, soit seulement une trentaine qui étaient ouvertes, selon l’USPO.
D’autres manifestations ont lieu le matin en région PACA, en Corse et dans le sud de la Drôme. À Nice, un cortège a débuté vers 10 h 30 à la gare de Thiers en direction de la place Masséna. Selon la police, 500 personnes ont participé à ce rassemblement. Dans les Alpes-Maritimes, 95 % des officines étaient fermées (chiffres USPO). À Toulon, un rassemblement a eu lieu de 10 heures à 12 heures devant la Préfecture. Environ 90 % des officines étaient fermées dans le Var. À Digne-les-Bains, un rassemblement s’est tenu de 9 heures à 10 heures devant la Préfecture. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, 95 % des officines étaient fermées ce jeudi. À Valence, une manifestation est partie à 10 heures de la CPAM en direction de la Préfecture. À l’échelle de la Drôme, 95 % des officines étaient fermées. À Ajaccio, un cortège est parti vers 10 heures en direction de la Préfecture. La Corse-du-Sud affichait un taux de fermeture de 100 % des officines ce jeudi d’après l’USPO. À Bastia, la manifestation a commencé à 10 heures devant le Palais de Justice pour se terminer à la Préfecture. Il y avait 190 manifestants, selon la police. En Haute-Corse, 90 % des officines étaient fermées.
Sylvain Labaune
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