On peut adresser beaucoup de reproches au gouvernement, on ne peut pas dire qu’il n’a pas tout fait pour renflouer les banques afin qu’elles accordent des crédits. Mais, si ça marche pour les entreprises, ça ne marche pas du tout pour les particuliers. Pour une raison imprévue : du crédit, les Français ne veulent plus. C’est un problème pour les banques, dont l’essentiel du travail consiste à emprunter de l’argent à un taux donné et à le prêter à un taux supérieur.
La crise est passée par là : les emprunteurs se sont aperçus que le crédit coûte cher, et même très cher. Et ils ont décidé d’épargner avant d’acheter. Les banques, elles, n’ont jamais compris que, à force de se moquer du monde, elles finiraient par tuer le marché dans lequel elles n’ont jamais cessé de prospérer ; qu’annoncer bruyamment un taux dérisoire qui est discrètement multiplié par six au bout de trois mois, que mettre de l’argent à la disposition de leurs clients sans jamais leur dire combien coûte cet argent, que de faire payer des services autrefois gratuits, que pratiquer un taux de 20 % sur un crédit dit revolving dont on n’a pas forcément besoin, c’est immoral. Et même de l’usure légale.
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