Si tous les patients sont exposés au risque iatrogénique, une population l'est encore davantage : les résidents des EHPAD. Polymédicamentés, ils se voient souvent administrer des molécules à propriété anticholinergiques qui peuvent être à l'origine d'effets secondaires graves. Anxiolytiques, antidépresseurs, antihistaminiques, antiémétiques… des médicaments parfois indispensables mais problématiques s'ils déclenchent ou aggravent des troubles cognitifs, des occlusions intestinales ou encore une rétention urinaire aiguë. Afin d'améliorer les prescriptions médicamenteuses des patients vivant en EHPAD, la fondation Korian pour le Bien-veillir, en partenariat avec le groupe Vidal, Medissimo et le gérontopôle de Champagne-Ardenne, a mené pendant 18 mois l'étude DemAsCH (Démasquer les anticholinergiques) dans 33 établissements, qui ont été divisés en deux groupes.
Dix EHPAD (groupe intervention) ont eu accès à des outils d'identification des médicaments anticholinergiques et à des propositions d'alternatives thérapeutiques. Les 23 autres établissements (groupe témoin) inclus dans l'étude n'ont fait l'objet, dans le même temps, d'aucune communication spécifique. « La proportion de prescriptions de médicaments anticholinergiques a diminué de 14 % dans le groupe intervention comparé à l'autre groupe, ce qui a évité des prescriptions potentiellement inappropriées chez 3 résidents sur 100 », détaille le Dr Paul-Émile Haÿ, directeur médical et soins de Korian France Seniors.
Des résultats plutôt positifs qui s'expliquent également par la bonne collaboration entre les professionnels de santé, dont les pharmaciens d'officine en lien avec les dix EHPAD du groupe intervention. « Lorsqu'on a recueilli l'avis des participants sur cette étude, ils ont reconnu qu'elle avait été utile. Elle leur a même ouvert les yeux sur certaines pratiques et sur le rapport bénéfice/risques de certains médicaments. Cela a permis un dialogue fructueux entre les médecins coordinateurs, les pharmaciens et les prescripteurs, notamment pour aider ces derniers à se positionner lorsqu'un patient refusait une modification de son traitement », rapporte le Dr Haÿ. Si la méthode employée pour l'étude DemAsCH était appliquée à tous les EHPAD de France, 20 000 résidents pourraient ne plus être exposés à des médicaments anticholinergiques potentiellement inappropriés.
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