Le président des Etats-Unis vient de rentrer d'un périple plutôt long en Asie. Il s'est rendu au Japon où le Premier ministre fort bien réélu, Shinzo Abe, l'a accueilli chaleureusement, en Corée du Sud, pays que le va-t-en guerre américain terrifie, parce qu'il est à portée de fusil de Kim Jong-Un, et en Chine, contrepoids au géant de l'Ouest. M. Trump se félicite sans doute des résultats de son voyage, mais il ne les doit pas à la finesse de sa diplomatie. Il a compris que la Corée du Sud était trop vulnérable pour supporter la tension qu'il fait régner avec Pyong Yang. Pour une fois, ses imprécations ont été assorties d'une offre de dialogue avec la Corée du Nord. A Tokyo, il était assuré de trouver un interlocuteur qui ne l'a jamais snobé et partage avec lui l'amour du golf. En Chine, à laquelle il a fait tant de reproches commerciaux et financiers, il a eu la confirmation qu'il ne pouvait exercer aucune pression sur le régime, capable de ruiner l'Amérique en jetant sur le marché des milliards de dollars en réserves et en bons du Trésor américain. Un énorme accord commercial d'une valeur de 350 milliards de dollars a achevé la réconciliation.
Pour Trump, l'heure du réalisme a sonné. Son mur avec le Mexique reste ce qu'il était il y a un an, un simple projet. Sa volonté de réformer l'assurance-maladie mise en place par Barack Obama a été repoussée à plusieurs reprises par le Congrès. Ses rodomontades, fanfaronnades, menaces de guerre nucléaire avec la Corée du Nord l'ont mis sur le même pied moral et intellectuel que le jeune dictateur de Pyong Yang. Il fait tout pour ruiner l'accord nucléaire avec l'Iran, sauf l'essentiel : il se garde bien de le dénoncer. Il était censé ouvrir une ère de relations idylliques avec Moscou, voilà que les rapports russo-américains sont pires que du temps de l'URSS.
Manœuvres de diversion
Il continue, dans ses tweets, à dénoncer Hillary Clinton, qu'il présente comme une sorcière, mais tout le monde a compris qu'il s'agit maintenant de faire diversion, d'éloigner le président des accusations de plus en plus précises sur la collusion entre la campagne de Trump et les Russes. Pour Vladimir Poutine, c'est la pire des ironies du sort. Il voulait profondément la victoire de Trump et ses services s'y sont employés, voilà maintenant que les révélations du procureur spécial, Robert Mueller, montrent l'ingérence de la Russie dans le processus électoral américain, ce qui constitue une grave violation de la souveraineté des Etats-Unis et contraint Trump à tenir la dragée haute à Poutine.
M. Trump a trouvé ses limites. Il n'échappe pas à un passé récent qui risque de compromettre son mandat. Il ne peut pas tordre le bras de la Chine, elle-même ivre d'ambition. Il ne peut pas interdire l'accès des musulmans au territoire américain, la justice s'y oppose. Tout ce à quoi il tend affaiblit son pays. Même sa phaséologie emphatique, infantile, tartarinesque ridiculise sa fonction. Son refus de modifier la législation sur le port d'armes fait que, désormais, chaque crime de masse commis sur le sol américain lui est directement attribué. Son gouvernement est composé de généraux et de banquiers, ce qui désespérerait l'opinion s'il n'était lui-même beaucoup plus dangereux et beaucoup moins compétent qu'eux.
Entretemps, les démocrates ont gardé la mairie de New York et la Virginie, ils ont gagné le New Jersey. C'est peut-être un signe avant coureur de ce qui va se produire lors des mid term elections : dans un an, la Chambre des représentants, un tiers du Sénat et des postes de gouverneur devront être renouvelés. Certes, M. Trump a encore le temps de renverser la vapeur, de passer une loi fiscale qui améliorera la croissance (mais augmentera les déficits et la dette) et même, s'il le souhaite, de se résigner à écouter les bons conseils. Mais il s'ennuierait beaucoup s'il était contraint de se normaliser.
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