ENTRE 2002 et 2008, Teva France a vu son chiffre d’affaires passer de 62,6 millions d’euros à 310 millions d’euros. Une croissance due à la diversification de ses activités : pôle innovation (Copaxone, indiqué dans la sclérose en plaques et Azilect dans la maladie de Parkinson), les médicaments respiratoires de marque (Qvar, Airomir, Ecobec, Nasalide), les génériques ville (près de 400 spécialités), une offre OTC avec Teva Conseil (17 spécialités), les génériques hôpital en oncologie et les biosimilaires (Tevagrastim). Cette diversification permet à Teva France de passer de la 27e place en 2002 à la 8e position en 2008 en termes de ventes en volume. « Cette tendance se confirme puisque nous approchons des 5e-6e places au premier trimestre 2009 », souligne Maurice Chagnaud, président de Teva France.
Cette croissance est aussi à mettre sur le compte de l’augmentation enregistrée sur l’activité générique ville en 2008. Alors que la progression du marché est de 9,5 %, Teva est en hausse de 27,6 %, la croissance la plus forte du marché devant Mylan (+22,7 %) et ratiopharm (+6,7 %). Un joli succès qui lui permet de ravir la 3e place à Sandoz, avec 10,4 % de parts de marché (pdm), derrière le leader Mylan (29,6 %) et Biogaran (20,8 %).
Partenariats.
Selon Maurice Chagnaud, cette performance s’appuie d’abord sur le portefeuille du laboratoire. Il possède en effet la 2e plus large gamme du marché en nombre de présentations, ainsi que des exclusivités telles que bisoprolol/hydrochlorothiazide. Il a développé une gamme de grands conditionnements et peut lancer ses génériques le jour même de la chute de brevet du princeps, tout en présentant un taux de rupture de stock proche de zéro. Cette performance repose également sur les partenariats que Teva a su développer dès ses débuts en France avec les grossistes répartiteurs et les groupements (Giphar, Évolupharm, PHR), ainsi que sur l’accroissement de ses capacités de son site de conditionnement et de maîtrise de nouvelles technologies. Enfin, le génériqueur n’a pas hésité à augmenter le nombre de ses délégués et son offre de service.
Par ailleurs, le laboratoire est très satisfait de ses médicaments dans le domaine respiratoire puisque, sur ce segment en légère décroissance (-1,1 %), Teva développe son chiffre d’affaires de 9,9 % grâce à des dispositifs médicaux innovants, l’Autohaler et l’Easi-Breathe. De même en neurologie, Teva remporte un franc succès avec Copaxone, dans la sclérose en plaques. Azilect, lancé en France en février dernier, pourrait suivre le même chemin dans la maladie de Parkinson. « Actuellement 5e du marché de la neurologie avec 58,9 millions d’euros, Copaxone va essayer de rattraper Ebixa (Lündbeck), qui occupe la 4e place avec 66,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008 », ajoute le président de Teva France.
Cour européenne des brevets.
Le groupe regrette néanmoins un environnement plus complexe pour les génériqueurs : princeps protégé par de plus en plus de brevets, transferts de prescription, répertoire limité, baisses de prix, risque de développement des appels d’offre, renforcement des stratégies anti-génériques par les laboratoires princeps). Teva émet des propositions pour améliorer cet environnement français et européen : élargissement du répertoire, implication des médecins dans la prescription en DCI et au travers de contrats d’amélioration de la pratique individuelle (CAPI). Il propose également une aide aux génériqueurs primo-accédants par le biais d’une période d’exclusivité (180 jours par exemple, comme cela se fait aux États-Unis). Pour lutter contre les stratégies anti-génériques, Teva suggère la création d’une cour européenne des brevets qui uniformiserait la jurisprudence et imposerait une garantie financière préalable à tout recours en justice afin de dissuader les pratiques dilatoires.
Dans ces conditions, l’avenir semble radieux sous les cieux de Teva puisque le génériqueur imagine déjà un portefeuille de 712 produits commercialisés d’ici à 2012. D’autant que Teva est aussi présent sur le marché des biosimilaires depuis l’AMM européenne obtenue en septembre dernier pour son facteur de croissance de la lignée granulocytaire (G-CSF), Tevagastrim, similaire au médicament biologique de référence Neupogen. Mais le président de Teva France reste énigmatique. « Ce marché a un potentiel important avec la projection de 20 lancements en 2015. Nous avons acquis Co-Genesys pour sa technique innovante de production et nous avons lancé une joint-venture Teva-Lonza. Nous sommes dans une période de préparation, ce portefeuille est en développement, je ne peux en dire davantage. »
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