LES ACTEURS de la robotique officinale le disent tout net : l’évolution technologique dans le domaine des robots et automates est arrivée à maturité. Pas d’annonce majeure, pas de révolution à attendre sur le plan de l’automatisation. Dans ce contexte, les fabricants et distributeurs fourbissent leurs armes essentiellement dans le domaine du service, dans tout ce qui peut aider à optimiser l’existant. Ils sont en effet confrontés à un paradoxe : la technologie est certes mature, mais le marché ne l’est pas, car selon Olivier Resano, directeur commercial de Mekapharm, seules 10 % des officines sont automatisées en France. D’où la volonté de mieux faire comprendre l’usage qui peut être fait des robots et des automates, ce qui du reste est une demande des officines déjà équipées. « Dans la réflexion des pharmaciens, il est apparu que quelque chose manquait », évoque Christian Pernoud, directeur commercial et marketing de Synergies, la société qui importe la gamme robotique du fabricant italien Tecnifarma. « Comment rentabiliser la machine, que peut-on faire avec une fois que l’on a gagné du temps en automatisant les process de stockage et/ou de délivrance des produits ? » Des questions auxquelles Synergies se dit prêt à répondre au moins sur trois points : l’optimisation des achats, des ressources humaines, et celle du conseil donné aux clients. Synergie a même ouvert un centre de formation en interne pour former ses clients à ces différents thèmes.
Identifier les besoins.
Le conseil, c’est aussi de pouvoir déterminer quel est l’équipement le plus adapté à la demande d’une officine, en fonction de contraintes de prix auxquelles les différents acteurs du marché se sont pliés en proposant des solutions susceptibles de passer en dessous de la barre des 100 000 euros. Longtemps en effet les tarifs de l’automatisation ont tenu les petites et moyennes officines éloignées de l’automatisation, mais depuis deux ans environ, les fabricants ont fait un effort pour « démocratiser » un tant soit peu l’accès aux robots ou automates. Les acteurs du marché tendent désormais à affiner le projet en l’adaptant le plus possible à la demande, en tout cas, quand le sur-mesure est possible, même dans des tarifs inférieurs à 100 000 euros. « Les pharmaciens cherchant à optimiser leur investissement, l’idée est de ne pas vouloir tout traiter avec automates et robots, mais à identifier le pourcentage d’ordonnances qui serait idéalement automatisé et d’adapter la taille de la machine », explique Olivier Resano.
La maturité relative du marché tend d’ailleurs à réduire la taille des machines demandées par les pharmaciens. « Il y a quelques années, on voyait volontiers des automates de plus de 15 mètres de long, capables de traiter 40 000 boîtes », se souvient Bertrand Juchs, directeur général de Mach4 Pharma Systems. « Cette tendance est finie, aujourd’hui, ils se contentent volontiers de machines de 5 mètres de long et d’une capacité de traitement de 15 000 boîtes environ, même les plus grosses vont rarement au-delà de 25 000. » Ce qui peut induire des services spécifiques afin d’assurer un « downsizing » si nécessaire. Ou tout simplement dans le cadre d’une remise à neuf des machines les plus anciennes, celles qui ont une dizaine d’années. « Toutes nos machines sont encore opérationnelles, mais il est possible de les remettre complètement à neuf, pour environ 32 000 euros, avec récupération de garantie à la clé », ajoute Bertrand Juchs.
Priorité est donnée à l’évolutivité des machines.
L’évolutivité des machines devient l’un des axes principaux de développement chez les acteurs du marché, pas seulement en termes de taille. L’offre se segmentant entre trois principaux types de machines, les robots, destinés avant tout à travailler sur la gestion de stocks, avec un rangement optimal des boîtes, tout en pouvant livrer des produits, et les automates, qui eux délivrent des produits à un rythme très élevé (jusqu’à 2 400 boîtes par heure), mais aussi des machines hybrides, ou mixtes, associant les capacités de rangement des robots à la puissance des automates. De plus en plus, les pharmaciens se contentent d’abord d’un robot, puis envisagent ensuite de compléter leur investissement par un automate, d’où la nécessité de proposer des offres évolutives.
Il y a une quatrième catégorie de produits sur lesquels les acteurs du marché communiquent, ce sont les trieurs, qui en amont des autres machines, permettent d’automatiser complètement le rangement des produits. Ces trieurs sont à des tarifs nettement moins élevés, 25 000 euros par exemple chez Mekapharm, mais de l’aveu même d’Olivier Resano, ils tiennent une part minoritaire dans la demande des pharmaciens. « Dans la pratique le temps gagné par l’automatisation complète n’est pas si important, peut-être un gain de trois quarts d’heure », explique-t-il. Cela peut être un complément, à la longue, notamment pour les grandes pharmacies qui peuvent mieux l’optimiser.
Article précédent
Le faux départ de la vente en ligne
Article suivant
Les holdings en dix questions
Le faux départ de la vente en ligne
Technologies matures et services en pointe
Les holdings en dix questions
Conférences et ateliers
Découvrez quelques stands en avant-première
SAMEDI 29 MARS 2014
Une saison qui rime avec perfection, protection, séduction et émotion
Le difficile accouchement de l’honoraire
Pharmagora en pratique
Quel avenir pour le monopole?
IMS Health prévoit un avenir en demi-teinte pour l’officine française
Pour vous y retrouver
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion