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PARFOIS, on a l’impression que tout roule. Et parfois, on a l’impression que rien ne roule. Entre les deux, c’est la routine, chaque jour apporte son lot de petits problèmes pas trop compliqués à résoudre, et de petites satisfactions suffisamment gratifiantes pour rester dans une sorte d’équilibre acceptable. En ce moment, il y a des tas de choses qui me chiffonnent. Le fax qui arrive à la pharmacie le lundi matin pour dire que, à partir du jour même, cet antibiotique se voit retirer son autorisation de marché. Et on fait quoi avec cette patiente âgée qui avait une espèce d’hématome enkysté sur une pommette, suite à une chute, qui est allée à l’hôpital deux jours avant cette réévaluation, et à qui on a prescrit (parce qu’absolument personne n’était au courant) de l’oxacilline par voie orale à la suite de la ponction de son œuf de pigeon ?
Depuis un an, je n’ai pas eu droit à des congés payés. Et là, tout à coup, non seulement je peux en prendre (à la condition préalable, comme d’habitude, d’avoir trouvé moi-même quelqu’un pour me remplacer), mais on m’oblige à en prendre pendant trois semaines d’affilée. Comme je travaille à plusieurs endroits, je ne vous raconte même pas le branle-bas de combat pour arriver à combiner le tout. Et pour finir, pour arriver à une solution qui est tout juste convenable (soupir). Je devrais tout de même partir faire le tour de la Bourgogne en vélo, j’espère que mon mollet claqué sera complètement guéri. Parce que, oui, en plus, je me suis fait un claquage, et plus question de course à pied depuis plusieurs semaines. C’est régime marche rapide, et pas plus.
Dans les services qui ont une pharmacie, qu’on appelle d’urgence ou de garde selon les endroits, la pharmacie fait le réapprovisionnement régulier de ce qui a été consommé, au vu de l’explication (cahier, bon justificatif). Prescription pendant le week-end ou la nuit, médicament tombé par terre pendant la distribution, ou recraché par le patient, quantité mal calculée lors de la préparation des doses à administrer, quelle que soit la raison, tout doit être écrit et traçable.
Et que se passe-t-il dans la vraie life ? Quatre fois sur cinq le médicament est pris sans explication, voilà ce qui se passe. Quatre fois sur cinq il s’agit d’un hypnotique ou d’un anxiolytique, voilà ce qui se passe. Bizarre et énervant, voilà ce que ça me fait.
Bien sûr, il n’y a pas que ça. Il y a le chariot des urgences vitales qui n’est pas contrôlé assez régulièrement. Il y a les périmés oubliés. Il y a les piluliers des patients qu’on néglige parfois de nettoyer. Il y a l’équipe qui dit « c’est pas moi qui… » et la contre-équipe qui dit « c’est pas à moi de… » et l’équipe de nuit qui dit… Et, oh j’allais oublier, l’exhibitionniste qui m’a abordée l’autre matin, son truc à la main…
J’ai vidé mon sac, ça va mieux, merci.
Et puis, à bien réfléchir, il y a aussi de petites victoires, la température du réfrigérateur est enfin relevée tous les jours, vraiment pas si mal.
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