« LA PRATIQUE de la plongée sous-marine nous emmène ailleurs. C’est un sport hypertechnique, sans la compétition. On apprend à se maîtriser à chaque niveau parce que, en profondeur, l’esprit est plus lent : seul l’apprentissage permet de réagir. » Pharmacien à Salouel (Somme), Olivier Courbet affirme que « la plongée sous-marine a été [son] premier métier ». Il l’a découverte en vacances avec ses parents, à 17 ans, en Méditerranée. De fait, il a ensuite été plongeur, moniteur de plongée, responsable de club, quitte à mettre régulièrement ses études ou son métier de pharmacien entre parenthèses.
Dans la foulée de sa découverte et de son apprentissage, il a passé les deux degrés de monitorat, l’amenant à l’équivalent d’un brevet d’État. Dès l’université, à Reims (Marne), il conjugue ses cours d’étudiant en pharmacie, qu’il reçoit, et les cours de plongée, qu’il donne. Au moment du service national, l’Armée lui propose un poste de moniteur de plongée sur l’atoll de Hao (Polynésie française), mais dans le cadre d’un service long, de trois ans. Perdre deux années d’études est trop long. Olivier Courbet décline la proposition, se retrouve aspirant en Corse, et ouvre un premier club pour l’entraînement des pilotes de l’Armée de l’air, à la base de Solenzara, utilisant son propre matériel, bateau, compresseur.
Il revient finir ses études en Picardie, obtient son diplôme de pharmacien, mais part aux Antilles, avant même sa thèse. Là-bas, à Port-Louis (Guadeloupe), il travaille comme moniteur dans un club qui fait faillite, le reprend, et devient pharmacien remplaçant… pour payer les dettes. « Pendant trois ans, je plongeais le matin avec des pêcheurs, je travaillais à l’officine, et au club. Je donnais aussi des cours de natation. »
Olivier Courbet revient à Amiens en 1993 pour des raisons familiales. Il devient président du club de plongée et le restera 17 ans. En 1997, il se « pose » enfin et achète son officine de Salouel. Il a quitté la présidence du club pour développer de nouvelles activités dans sa pharmacie, mais continue de s’entraîner, et d’entraîner les autres membres de ce club, « dont l’aîné a 82 ans ! ». Amiens possède une piscine disposant d’une fosse de 15 mètres de profondeur. « L’entraînement est indispensable. À chaque niveau de profondeur, on répète toujours les mêmes exercices. On apprend à se maîtriser. Un bon plongeur plonge régulièrement à 40, 45 mètres. À tous les paliers, il doit savoir refaire les mêmes gestes. »
« Au fond, précise Olivier Courbet, les gens recherchent et vivent un sentiment de découverte. Le plongeur a toujours le sentiment d’être le premier à découvrir, même si trente personnes sont passées par là une heure plus tôt. La turbidité a changé, la lumière a changé, comme les courants, le plancton, ou le mérou qui n’est plus à la même place. Il existe un tel mimétisme du fond, qu’il faut être très habitué pour voir la vie, pour surprendre un animal dans le plus quotidien de sa vie. C’est cette évasion qui donne le sentiment de toujours découvrir. Même sur les sites les plus fréquentés, les plongeurs disent toujours qu’ils vont découvrir un lieu, une épave. »
Olivier Courbet ne tarit plus dès qu’il parle de plongée. Même l’entraînement en piscine crée entre les adhérents ce sentiment de communion, cette « symbiose » qu’apportent des bouteilles au dos. À 49 ans maintenant, le pharmacien de Salouel court, nage, deux fois par semaine, se met au trail. « Le cœur suit lorsqu’on s’entraîne régulièrement. On se sent bien dans sa tête, et dans son corps. Plonger et enseigner la plongée m’a appris à réagir avec rapidité, sans angoisse. La plongée me permet, y compris dans mon travail de pharmacien, d’aborder des situations parfois difficiles avec efficacité, et en gardant le sourire. » Et dans son salon, il a installé un très grand aquarium, comme un aperçu du fond.
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