M. NETANYAHOU est parvenu à créer une coalition dont le principal progrès est l’absence des partis religieux et la présence de Yaïr Lapid, cet ancienne star de la télé dont le parti est arrivé deuxième aux législatives. On attend de M. Lapid qu’il influe sur le processus de paix, mais ce n’est pas sa vocation : chargé des Finances, de l’Éducation et de la Santé, M. Lapid entend surtout améliorer le sort de la classe moyenne israélienne qui, comme partout, souffre des effets de la mondialisation. Un autre parti, celui de Naftali Bennett, nommé au Logement, est favorable à l’expansion des colonies. Enfin, Tzipi Livni, la plus en pointe dans la recherche d’un accord de paix, occupe le poste de la Justice, mais M. Netanyahou l’a chargée de poursuivre les pourparlers avec l’autorité palestinienne.
M. Obama trouvera donc un Proche-Orient encore plus compliqué, marqué par l’immobilisme diplomatique mais au bord de la crise de nerfs palestinienne (on parle beaucoup d’une troisième intifada). Il est peu vraisemblable que le nouveau gouvernement israélien lui fasse de nouvelles propositions. Non sans imprudence, M. Netanyahou avait pratiquement pris parti pour Mitt Romney pendant la campagne électorale de l’année dernière et les rapports entre le Premier ministre israélien et le président américain ne sont pas bonnes. Même si les partisans israéliens de la négociation et de la paix vont avoir l’occasion de faire entendre leur voix grâce à la présence de Mme Livni au gouvernement, il est encore trop tôt pour qu’Israël prenne des initiatives diplomatiques.
Rien à attendre de l’Iran.
D’autant que M. Netanyahou néglige la question palestinienne pour faire de la menace iranienne sa priorité. Sa position est relativement simple : il exige que les États-Unis définissent la date-limite au-delà de laquelle ils interviendront militairement. Or M. Obama a déclaré la semaine dernière que les Iraniens auraient la bombe dans un an ou un peu plus, alors que tous ses efforts précédents consistaient à dissuader l’Iran de poursuivre l’enrichissement de l’uranium. Un an ou un peu plus, c’est très bientôt. Et Israël n’aura pas de mal alors à rappeler au président des États-Unis ce qu’il vient de dire. M. Obama est confronté à deux obstinations : celle de l’Iran qui, tout en jurant qu’il ne veut le nucléaire que pour des fins civiles, se donne les moyens de construire une bombe atomique et les vecteurs qui atteindraient non seulement Israël mais l’Europe aussi. Franchement, il n’y a rien à espérer de Téhéran, sauf un changement de régime. Et celle d’Israël, qui refuse de donner le moindre gage aux Palestiniens et poursuit son programme immobilier en Cisjordanie.
M. Netanyahou, qui a les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Défense, est en première ligne. Le système électoral israélien (la proportionnelle intégrale) empêche l’émergence décisive de nouvelles forces politiques : Yaïr Lapid a fait un score remarquable aux législatives, mais il n’a pas pu supplanter le Likoud de M. Netanyahou. On se retrouve donc au terme de négociations longues et complexes avec un Premier ministre doté de pouvoirs considérables qui favorise son hégémonie : quand Mme Livni ou M. Lapid ne seront plus d’accord, ils n’auront qu’un choix désagréable, se taire ou quitter la coalition et contribuer alors soit au retour des religieux au pouvoir, soit à des élections anticipées. Hypothèses fort peu séduisantes.
Le Premier ministre israélien peut-il, pour autant, se contenter de rester en froid avec l’Amérique alors que l’Iran devient chaque jour plus dangereux, que la révolution égyptienne n’est pas stabilisée, que la Syrie est à feu et à sang ? On veut espérer que les nouveaux ministres lui rappelleront ses responsabilités pour l’avenir.
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