Le Quotidien du pharmacien. Au comptoir, quand conseiller un probiotique ?
Loïc Bureau. Le pharmacien recommandera des probiotiques lorsque des éléments évoquent une dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre du microbiote. Par exemple, en cas de diarrhée. Mais aussi, en cas de maladies chroniques inflammatoires de l’intestin (MICI), qui sont souvent mal diagnostiquées. Dans les MICI, l'apport en probiotiques ne devra s’envisager qu’avec un rééquilibrage du rapport oméga 6/oméga 3.
Lors d’une antibiothérapie, on peut également conseiller les probiotiques, mais seulement en sortie de traitement. En effet, les probiotiques, qui sont des bactéries, seront alors détruits par les antibiotiques et n’auront pas l’effet escompté. En revanche, durant l’antibiothérapie, il est judicieux d’avoir recours aux levures, qui vont se substituer au microbiote détruit par les antibiotiques et métaboliser les aliments présents dans l’intestin. Une fois l’antibiothérapie terminée et la flore rétablie - avec ou sans prise de probiotiques -, ces levures seront éliminées.
Comment choisir sa gamme ?
Le mieux est d’opter pour des produits qui renferment un nombre de bactéries important, de l’ordre de 1011, et composés de plusieurs souches (au moins 3 à 5, voire plus). Par ailleurs, la plupart des probiotiques étant dégradés par le pH de l’estomac, il est intéressant d’avoir recours à des spécialités qui contiennent aussi des prébiotiques, qui sont des substrats pour les probiotiques. Ces prébiotiques sont des fibres : ils sont acheminés à 100 % jusqu’à l’intestin. Là, ils sont métabolisés par les probiotiques présents et permettent leur développement.
Quid de la formation ?
Une formation universitaire diplômante (DU) est indispensable pour maîtriser le sujet, les présentations des laboratoires étant souvent parcellaires. Cette formation permettra au pharmacien d’y voir plus clair dans le monde complexe des probiotiques, qui renferme énormément de souches aux effets différents, et dont la quasi-totalité des produits — en théorie — ne devraient pas afficher d’allégations thérapeutiques. Or dans le domaine des probiotiques, la confiance dans le conseil du pharmacien a tendance à s’éroder, l’officine perdant des parts de marché dans ce secteur, au profit d’autres réseaux de distribution. Une formation solide permet d’inverser la tendance.
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