Lors de la journée des URPS, Thomas Mesnier, député de Charente en charge de la transformation du système de santé et de la refondation des urgences, a expliqué que les protocoles de coopération pouvaient être une des réponses à la mauvaise organisation de notre système de santé.
En effet, avec un médecin comme pivot du système, rien ne fonctionne plus correctement dès lors que le médecin est débordé et ne peut plus répondre aux urgences. C’est alors l’hôpital qui récupère le trop-plein de patients et les services d’urgences qui se retrouvent à leur tour saturés. « Cela ne peut plus fonctionner comme ça, et il faut s’organiser différemment », estime Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens d’Auvergne Rhône-Alpes.
Fortes tensions à Paris
« Avec l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques, qui concernent actuellement 15 millions de personnes et vont toucher 20 à 25 millions de patients d’ici à 10 ans, il faut un changement de paradigme. L’une des solutions est de mettre en place des protocoles de coopération avec des infirmières ou des pharmaciens, permettant de recentrer les besoins de soins non graves sur eux, tandis que le médecin pourra se concentrer sur des problématiques à plus forte valeur ajoutée », estime-t-il.
Il comprend toutefois l’inquiétude des médecins, et note qu’il y a surtout « de fortes tensions à Paris, dans un contexte d’élections aux URPS l’année prochaine. Certains médecins ont une position dogmatique et considèrent que ce qui appartient aux médecins doit rester aux médecins, regrette-t-il. Mais ce n’est pas du tout le cas sur le terrain. Le médecin de notre village est venu se faire vacciner à la pharmacie. Nous avons aussi déjà eu des patients adressés à la pharmacie par leur généraliste, qui leur avait dit que nous pouvions déjà délivrer de la fosfomycine pour les infections urinaires. Nous n’allons pas faire du diagnostic, nous allons faire du protocole de soins. Et nous sommes prêts à prendre nos responsabilités », assure-t-il. Pour lui, il ne s’agira pas d'accorder des tâches du médecin au pharmacien, mais de partager les tâches. « Actuellement, deux millions et demi de patients n’ont pas de médecin traitant. Les médecins qui s’insurgent contre les protocoles de coopération devraient commencer par prendre en charge tous ces patients ! »
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion