EN 2008, avant le début de la crise, les pharmaciens étaient plus nombreux qu’en 2007 à penser que leur activité allait croître dans l’année à venir. L’optimisme, malgré les difficultés, était encore de rigueur. Renversement total de tendance cette année : plus de la moitié des titulaires voient au contraire leur chiffre d’affaires baisser en 2009, et 19 % des banquiers interrogés par KPMG pensent la même chose.
Selon les pharmaciens interrogés, ce n’est pas le libre accès récemment mis en place qui devrait sauver le chiffre d’affaires : l’OTC ne devrait progresser en 2009 que pour 40 % des titulaires, alors qu’ils étaient 57 % à le penser en 2008. Même la parapharmacie pourrait baisser en 2009 pour 53 % des titulaires, de même encore, et c’est là une nouveauté, que le médicament remboursable. Les pharmaciens sont en effet plus de la moitié (55 % exactement) à penser que leur activité en médicament remboursable va se ralentir.
« Ces chiffres sont pessimistes, beaucoup plus pessimistes qu’en 2008, commente Patrick Bordas, associé chez KPMG. Les espoirs mis en 2008 sur le libre accès, notamment, se sont rapidement envolés ».
Pas de miracle pour la marge.
Si l’activité ne peut pas compenser la dégradation des autres ratios économiques, on peut, en effet, être assez inquiet. Car pour la marge, par exemple, il ne faut pas s’attendre non plus, en 2009, à des miracles : 89 % des pharmaciens s’attendent à une baisse de leur taux de marge dans les prochains mois. Ce qui devrait avoir également des répercussions, bien entendu, sur le résultat net, puisque 73 % des titulaires s’attendent à une baisse de leur résultat en 2009, alors qu’ils n’étaient que 48 % à le penser pour l’année 2008. « Le moral des pharmaciens a basculé et leurs craintes sont partagées par tous les acteurs de la profession », estime Patrick Bordas, pour qui ces mauvaises perspectives en termes de marge et de résultat pourraient évidemment peser sur le prix de vente des officines.
Alors, quelles mesures prendre pour faire face à cette dégradation annoncée ? Sur les choix à faire, les avis sont partagés. Par exemple, la moitié des pharmaciens qui ne l’ont pas encore fait pensent mettre en place un espace dédié à l’OTC dans leur officine. 20 % des titulaires, par ailleurs, estiment qu’ils vont devoir diminuer leurs charges de personnel (alors qu’ils n’étaient que 13 % à envisager cette mesure en 2008). D’autres (à hauteur de 25 %) envisagent d’établir un plan de trésorerie pour parer aux difficultés.
En revanche, la mise en société pour optimiser les charges n’apparaît plus comme une panacée : seulement 12 % des titulaires envisagent aujourd’hui de s’associer, et passer en SEL n’est pas considéré comme une solution pour quatre pharmaciens sur cinq.
Au total, plutôt que de se focaliser sur les ratios économiques de l’officine et les indicateurs de gestion, « les pharmaciens ont surtout l’intention de passer plus de temps au comptoir pour optimiser leur activité, conclut Patrick Bordas. Face à la crise, les pharmaciens vont faire moins de prévisions, car ils pensent qu’elles sont inutiles. Ils ont plutôt l’intention de se recentrer sur leur métier ».
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion