Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, est à peu près certain d'être élu en décembre à la tête de son parti, dont la grande affaire, ces jours-ci, est de lui trouver des rivaux afin d'éviter un scrutin de république bananière. L'autre obsession de la droite, c'est le sort qu'elle doit réserver incessamment aux députés issus de LR qui font bande à part à l'Assemblée, sous le nom générique de « constructifs » et de trouver une juste sentence pour Edouard Philippe parce qu'il a choisi le camp d'en face pour devenir chef du gouvernement et Gérald Darmanin, coupable d'un crime comparable. Autrement dit, la grande question qui agite le parti, c'est un règlement de comptes interne ; il s'agit, désormais, de ne compter, parmi ses rangs, que des gens immunisés contre toute compromission.
Rien de tout cela ne nous rappelle la trajectoire des Républicains depuis le début de l'année. Ils n'ont pas voulu d'Alain Juppé, ils lui ont préféré François Fillon. Ils sont allés au désastre en chantant, à la quasi-unanimité, les louanges d'un homme pourtant lesté de pesantes casseroles qui l'envoyaient par le fond au moment même où il briguait la présidence de la République. On ne pouvait pas se tromper aussi lourdement et aussi collectivement. Des Républicains, qui enrageaient d'être ainsi écartés non seulement du pouvoir mais des réformes indispensables à la renaissance du pays, ont alors décidé de se servir de leur mandat pour soutenir ces réformes, tandis que quelques autres entraient au gouvernement. Certes, en nommant MM. Philippe, Le Maire et Darmanin, M. Macron s'assurait le soutien d'au moins une partie de l'opinion de droite. Toutefois, rien n'est gratuit chez ceux qui ont rejoint la République en marche ou appuient son programme. Le nouveau président n'était pas des leurs, mais au moins partageaient-ils avec lui quelques idées sur lesquelles il était possible de bâtir une action politique.
Une argumentation bien fragile
Qu'est-ce qui, dans les réformes, ne convient pas aux Républicains ? Leur ancien porte-drapeau, François Fillon, préconisait la suppression de l'ISF, voilà qui est fait, ou presque ; ils se moquaient des emplois aidés, le Premier ministre en réduit le nombre de moitié ; ils voulaient un nouveau code du travail, ils l'ont ; ils préconisaient une hausse de la TVA, ils critiquent aujourd'hui celle de la CSG, soudain plus soucieux du sort des retraités que ne l'était M. Fillon ; ils ne sauraient condamner la loi qui moralise la vie publique, ni la disposition budgétaire qui applique un taux unique de 30 % aux revenus du capital. Et la liste n'est pas close. Qu'est-ce qui les empêchait de prendre toutes ces mesures quand ils étaient au pouvoir ? Et sur la base de quels arguments expriment-ils leur intolérance pour le pouvoir actuel ?
Autant la politique gouvernementale a de quoi fâcher une gauche prompte à vilipender un gouvernement né de sa terrible défaite, ou à alimenter les hurlements mêlés d'injures du PC et de la France insoumise, autant elle devrait séduire la droite. Mais alors, à quoi pense-t-elle ? Il est à craindre qu'elle ne pense pas assez et qu'elle dérive involontairement sur des eaux menaçantes. Et voici la formidable trouvaille : si Macron fait leur politique, les Républicains doivent en préconiser une autre. Laquelle ? Celle qui, derrière le panache blanc de Laurent Wauquiez, ira courir sur les terres du Front national. Comme c'est original ! Adieu le parti qui a perdu l'élection imperdable, bonjour Sarkozy II. Où l'on va parler, une fois encore, d'identité nationale, des dangers d'une immigration incontrôlée et de la protection de nos intérêts hexagonaux. Dossiers qui ne sont nullement dérisoires mais dont la résolution ne risque pas de donner un seul emploi aux trois millions et demi de chômeurs français.
Mais, nous dit-on, les jeux ne sont pas faits. Avec Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou Nathalie Kosciusko-Morizet, il y a de l'espoir. Espérons.
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