Un nouveau bienfait du régime végétarien ? L’étude taïwanaise, menée par Yen-Chang Chen et publiée dans « Scientific Reports », est la première à examiner si le régime sans viande réduit le risque d’infections urinaires.
Cette étude a recruté en 2005 des bénévoles de la Fondation bouddhiste Tzu Chi, une organisation d’œuvres caritatives et de secours. Tous les membres Tzu Chi ont pour règle de ne pas boire d’alcool ni de fumer et un tiers sont végétariens.
Au total, la cohorte a compté 9 724 participants (63 % de femmes), dont 3 257 végétariens (72 % de femmes) et 6 467 non-végétariens (58 % de femmes), sans antécédent d’infection urinaire. Après avoir rempli un questionnaire de fréquence alimentaire, ils ont été suivis de 2005 à 2014. Pendant ces dix ans, 217 dans le groupe végétarien ont été diagnostiqués avec une infection urinaire, contre 444 dans le groupe non-végétarien.
Globalement, l’analyse montre que les végétariens ont un risque d’infections urinaires abaissé de 16 % (RR de 0,84 ; IC 95 % : 0,71 à 0,99). En analysant différents sous-groupes, l’association protectrice entre le régime végétarien et les infections urinaires s’observe principalement chez les femmes (RR de 18 %), les personnes n’ayant jamais fumé (RR de 20 %) et pour les infections urinaires simples, sans facteur de risque de complications (RR de 19 %).
Consommation accrue de légumes
Cette baisse du risque d’infections urinaires pourrait être liée à l’élimination de la viande mais aussi à la consommation accrue de légumes, selon le Dr Chin-Lon Lin de l'université médicale Tzu Chi qui a dirigé l’étude. En effet, les infections urinaires sont généralement causées par des infections ascendantes à bactéries Escherichia coli (E. coli), via la voie intestin-fécès-urètre. Or, le régime végétarien est associé à une flore bactérienne intestinale différente. De plus, des études récentes ont montré que la viande, telle que le poulet et le porc, constitue le principal réservoir des souches E. Coli causant les infections urinaires (souches dites ExPEC, pour extraintestinal pathogenic E. coli). L’élimination de la viande pourrait donc réduire le risque d’introduire ces bactéries dans l’intestin.
Par ailleurs, la richesse en fibres du régime végétarien pourrait être un facteur protecteur, notamment en abaissant le pH intestinal, ce qui inhiberait la croissance des E. coli. Enfin, les antioxydants et divers nutriments abondants dans le régime végétarien pourraient jouer un rôle protecteur via l’immunité.
Il est clair que des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ce potentiel effet bénéfique du végétarisme. Les auteurs admettent la faible taille de leur cohorte et le fait que l’analyse n’a pas pris en compte certains facteurs comme la consommation d’eau et la fréquence des rapports sexuels.
Y.-C. Chen et al., Scientific Reports, 10.1038/s41598-020-58006-6, 2020
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion