Les 18 centres de lutte contre le cancer (CLCC), regroupés au sein du réseau Unicancer, prennent aujourd’hui en charge environ 540 000 patients par an. La stratégie pour les trois ans à venir, présentée par son nouveau président le Pr Jean-Yves Blay, repose sur la prévention et l’engagement auprès des patients, l’innovation et l’accessibilité aux soins.
« Ces structures un peu hybrides, d’hôpitaux privés qui participent exclusivement au service public, représentent un modèle vertueux qui laisse entrevoir ce que pourrait être l’hôpital du futur », annonce dans sa feuille de route le Pr Jean-Yves Blay, du centre Léon Bérard à Lyon. Un bémol néanmoins, « la situation financière est moins bonne en 2019 qu’en 2018 », reconnaît Sophie Beaupère, déléguée générale d’Unicancer.
Unicancer s’investit auprès des patients avec une charte partagée par tous les CLCC. Les six engagements inscrits portent sur la qualité des traitements, l’information et l’écoute des patients, la coordination des soins, le maintien de la qualité de vie, la prévention et le dépistage, ainsi qu’un accès pour tous sans dépassement d’honoraires. À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février, une vaste campagne a également été lancée depuis le 27 janvier auprès du grand public avec la signature #CancerOnSEngage et le site www.canceronsengage.fr.
D’ici à la fin de l’année, Unicancer souhaite créer un baromètre patient et réunir dix associations de patients afin de co-construire des projets hospitaliers. « Il faut rassembler les patients, écouter leur message et les associer au processus de décision », prône le président d’Unicancer. La prévention primaire est une priorité et passe par la réduction des facteurs de risque. Ainsi, l’objectif est de favoriser l’accès à la vaccination contre le papillomavirus et le virus de l’hépatite B, afin d’éradiquer les cancers du col de l’utérus et de prévenir l’apparition de tumeurs hépatiques.
Au cœur de l’innovation
Avec 600 essais cliniques ouverts aux inclusions, environ 15 % des patients des CLCC bénéficient d’un accès aux traitements innovants. Cependant, l’objectif est de passer à plus de 20 % d’ici à deux ans. Par ailleurs, « l’innovation technologique va considérablement bouleverser la prise en charge : patients connectés, outils d’intelligence artificielle (IA) », ajoute le Pr Blay. Un groupe de recherche Unicancer en IA sera créé en 2020. Quant au big data, Unicancer a déjà mis en place l’outil ConSoRe (Continuum Soins-Recherche), moteur de recherche qui permet de colliger, analyser et partager les données cliniques de 1,7 million de dossiers patients. Il sera déployé dans tous les centres candidats.
« Nous voulons aussi accompagner le plan France médecine génomique 2020-2025, destiné à proposer du séquençage haut débit aux patients en routine. Il s’agira cette année de mettre à disposition de tous les patients les plateformes de screening moléculaire, annonce le Pr Blay. Je suis assez confiant sur la faisabilité technique et financière mais il y a un réel enjeu. » Les plateformes sont capables de produire 18 000 génomes complets par an, mais il n’en existe aujourd’hui que deux, l'une à Paris et l'autre à Lyon. « Ces technologies innovantes sont au cœur de la construction d’une médecine personnalisé de précision », insiste le président d’Unicancer.
Si l’accès au diagnostic et aux soins pour tous est essentiel, il faut néanmoins faire face depuis ces cinq dernières années à une démographie médicale en déclin et une désertification des territoires. Pour relever ce défi, Unicancer mise sur le développement de ses partenariats hospitaliers et en médecine de ville, la prise en charge à domicile, le parcours en ambulatoire, la télémédecine et un meilleur accès à l’information pour les patients.
Il existe par ailleurs des difficultés de recrutement dans certaines spécialités : anatomopathologistes, anesthésistes réanimateurs, radiologues, hématologues, etc. « Dans certaines régions, les pénuries sont importantes et impactent l’accès aux soins pour tous », relève Sophie Beaupère en soulignant la nécessité de former d’autres professionnels et de créer de nouveaux métiers. « La formation est un enjeu clé avec une exigence très différenciée entre les praticiens en fin, en milieu ou en début de carrière, ajoute le Pr Blay. On a un besoin de renforcer la stratégie de formation et d’enseignement pour toutes les catégories de personnel. »
D’après une conférence de presse d’Unicancer.
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