ON ATTENDAIT un poète, le Syrien Adonis, voire le chanteur Bob Dylan, ou bien des écrivains comme le Japonais Haruki Murakami ou l’Américain Philip Roth, ce fut Tomas Tranströrmer. Septième Suédois distingué par le prix, il avait été proposé pour le Nobel il y a plus de quarante ans, avant même que ses compatriotes Eyvind Johnson et Harry Martinson aient été salués, en 1974, et il figurait parmi la liste des favoris depuis 1993.
Né en 1931, Tomas Tranströmer a fait des études de psychologie et il a travaillé auprès des délinquants, des handicapés, des prisonniers et des toxicomanes. La poésie l’a accompagné toute sa vie – comme la musique. Il n’a que 23 ans lorsqu’il publie son premier recueil, intitulé « Dix-Sept Poèmes ». Une dizaine suivront, qui le feront connaître dans le monde entier et lui vaudront les plus hautes récompenses, dont le prix Bellman en 1966, le prix Pétrarque (Allemagne, en 1981) ou le Neustadt International Prize (États-Unis, 1990).
Après la maladie.
Après un AVC en 1990, il reste partiellement paralysé et aphasique. Il publiera cependant deux autres ouvrages : un recueil intitulé « la Gondole chagrin », en 1996, qui s’est vendu à plus de 30 000 exemplaires, puis, en 2004, un recueil de 45 haïkus, qui semblent avoir été composés avant sa maladie. D’après sa famille – son épouse et ses deux filles –, Tomas Tranströmer se consacre depuis à écouter de la musique classique ou à jouer du piano, de la main gauche.
En France, la majorité de sa production (« Baltique et autres poèmes », « Œuvres complètes : 1954-1994 », « Les souvenirs m’observent », une courte autobiographie, et « la Grande Énigme », qui rassemble ses haïkus) est éditée au Castor astral. Par ailleurs Gallimard a réuni l’ensemble de ses écrits en 2004, dans sa collection « Poésie » (n° 397), sous le titre « Baltiques : œuvres complètes 1954-2004 ».
Sa poésie est musicale et très visuelle, elle nous parle des faits et des objets de la vie quotidienne, mais la puissance de son langage et la profondeur de ses images transforment l’ordinaire en extraordinaire. Elle est à la fois rêveuse et lucide, comme si le poète mettait en lumière quelque chose d’essentiel mais simple, jusque-là passé inaperçu et pourtant accessible à tous.
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