Le Quotidien du Pharmacien. – Comment expliquer ce que sont les probiotiques au comptoir ?
Laurence Miquet. – Tout simplement, en expliquant qu'ils sont des micro-organismes vivants qui permettent de soutenir l’action de notre flore intestinale, le microbiote. Différentes catégories constituent les probiotiques, dont les ferments lactiques et les levures. Les bactéries lactiques les plus courantes sont les lactobacillus, lactococcus, streptococcus, bifidobacterium, propionibacterium. Les levures communément rencontrées sont les saccharomyces et les kluyveromyces. Tous ces probiotiques peuvent être apportés par l’alimentation - dans les yaourts, le kombucha, le kéfir, ou encore la choucroute - et les compléments alimentaires.
Dans quels cas doit-on conseiller la prise d'un probiotique ?
Le microbiote, avec la paroi intestinale et le système immunitaire, est un des trois piliers d’un écosystème qui, dans la plupart des cas, se trouve en équilibre. Les antibiotiques, le stress et les agents pathogènes peuvent avoir un effet délétère sur cet écosystème, entraînant des troubles du système digestif, du système immunitaire, ou des troubles liés à une hyperperméabilité intestinale. Cela peut se traduire par des affections diverses, diarrhée, constipation, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, épisode de gastro-entérite, candidoses buccales ou vaginales, mais aussi affections hivernales, infections à répétition, allergies alimentaires et respiratoires… Pour soutenir le microbiote, on conseille alors la prise de probiotiques, seuls ou associés à des prébiotiques qui favorisent la croissance des bactéries intestinales. Les différentes souches de probiotiques seront indiquées en fonction des pathologies.
À quoi doit-on veiller en matière de probiotique et de microbiote ?
Pour obtenir l’appellation de probiotique, le produit doit contenir des bactéries en quantité suffisante et viables à la date de péremption. Mais la quantité n’est pas le seul des critères de qualité qui dépendent aussi de l’identification du genre de l’espèce, de la désignation de la souche, des conditions de stockage et de la dose recommandée.
Quant au microbiote, sa construction intervient durant les trois premières années de la vie du bébé. On parle de la période des 1 000 jours clé qui sera déterminante par la suite. C’est à l’accouchement par voie basse que le bébé entre en contact avec la flore vaginale de la maman et constitue son microbiote, d'où l’importance que la maman ait elle-même une flore bien constituée et qu'elle n'ait pas pris d'antibiotiques en fin de grossesse. L'allaitement favorisera également le développement des bonnes bactéries. Les études sur le microbiote sont de plus en plus nombreuses, ouvrant des voies d’utilisation prometteuses - notamment l’autisme, les dépendances, les maladies cardiovasculaires - qui dépassent les troubles intestinaux. On voit ainsi apparaître des termes tels que les « psycho biotiques » (bactéries qui pourraient influencer positivement les troubles mentaux) ou « pharma biotique » (probiotique médical qui pourrait répondre à la définition du médicament et obtenir une AMM sous réserve de produire les preuves d’efficacité et d’innocuité).
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