« Pharmacien et maire, un élu de proximité, c'est presque une évidence : les Gilets jaunes ont montré combien l'administration nous éloigne », dit Michel Petit, maire depuis 2001 de Berles-aux-Bois, (500 habitants) dans le Pas-de-Calais, candidat à sa succession, et pharmacien à Wanquetin, à 10 kilomètres. Il se revendique « gaulliste historique », par respect pour « le Général », s'est éloigné des Républicains, et rapproché de Valérie Pécresse, et son mouvement Libres. Il est aussi conseiller départemental, depuis 1998.
Christian Le Normand, pharmacien à Ploumilleau, est candidat à Trédez-Locquémeau (1 450 habitants, Côtes d'Armor), à 5 kilomètres. Conseiller municipal depuis 2008, il affronte le maire sortant, candidat à un septième mandat ! Le confrère appartient à Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), et mène une équipe sans étiquette, « mais dont les colistiers sont dans [son] état d'esprit ». Ils visent « un autre type de gouvernance, plus participative ».
Des candidats de villes plus importantes s'opposent au maire sortant. Zakaria Chakib, pharmacien à Maubeuge (30 000 habitants, Nord), sans étiquette, dénonce le chômage des jeunes, à 30 %, ou que sa ville soit « délaissée par la République, par Lille, comme par Valenciennes ». Il conteste l'emprise de la famille Decagny (UDF, puis UDI) à la mairie depuis 1984, en alternance avec des socialistes, responsables, selon lui, de la situation de Maubeuge. « Les gens savent que je n'ai pas besoin de la politique pour exister, ni pour me nourrir, affirme le pharmacien. On peut, en revanche, tout faire, et en même temps, pour s'en sortir. » Il craint, par exemple, le désert médical, qui fait déjà orienter des patients vers Valenciennes ou Fourmies. Il croit à « l'Europe des citoyens », et veut se rapprocher de la ville belge de Mons, à 20 kilomètres au nord, pour le travail, pour la santé, et parce qu'il existe un fonds de l'Union européenne, « jamais actionné », pour des projets transfrontaliers.
Olivier Toussaint, pharmacien à Alençon (26 000 habitants, Orne), se présente sans étiquette contre le maire « marcheur » (LREM). « La santé est prioritaire, affirme-t-il, mais il faut surtout que tout le monde travaille ensemble, plutôt que chacun tire la couverture à soi. » Dans la commune et le département, la désaffection économique a entraîné la désertification médicale, amenant des solutions (voir « le Quotidien » du 13 janvier 2020). Trop disparates, selon le confrère, qui veut aussi recréer l'attractivité du territoire, avec la région.
« À la mairie, on rencontre des gens en souffrance », explique Michel Petit, qui fait un parallèle avec son métier. La santé et l'accès aux soins sont souvent cités par ces professionnels, ou encore la mobilité, l'accessibilité. Parfois, c'est la pharmacie qui est devenue un enjeu de campagne. À Plougrescant (1 200 habitants, Côtes d'Armor), Anne-Françoise Piedallu se représente, mais face à d'anciens colistiers lui reprochant un permis de construire accordé pour transférer la pharmacie. Celle-ci rejoindrait le centre du bourg, avec la mairie, la poste, la boulangerie, mais aux dépens, selon l'opposition, de la chapelle Saint-Gonery (voir « le Quotidien » du 5 décembre 2019). À La Trinité-sur-mer (1 600 habitants, Morbihan), le transfert de la pharmacie est demandé par l'agence de santé (ARS) depuis de longues années, mais est devenu un litige depuis que l'actuelle municipalité a déplacé l'office de tourisme pour le permettre, malgré l'opposition.
A noter que de nombreux préparateurs figurent également sur des listes municipales, voire les mènent.
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