Qu'attendre d'un scientifique, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui écrit avoir « compris que l'improvisation était la force de la recherche scientifique » ? Laurent Chauvaud étudie depuis plus de vingt ans la coquille Saint-Jacques, et vient de publier un petit livre gai et joyeux, mais très sérieux, sur cette « Sentinelle de l'Océan ».
Ce mollusque, si apprécié des Français, qui en consomment 2,5 kg par an, s'avère être un des grands témoins de notre Terre. Chauvaud, depuis son laboratoire brestois, a monté des expéditions en Terre Adélie (Arctique), en Norvège, en Californie, en Afrique, dans le Pacifique et en Antarctique « pour lire et écouter les coquilles Saint-Jacques ». La coquille et son parent le pétoncle remontent sans doute à la Pangée, il y a 185 millions d'années, lorsqu'un seul continent émergeait des océans.
Dans sa coquille se retrouve l'histoire du monde, car la Saint-Jacques est un témoin des contaminations des mers, l'archive des pollutions, un thermomètre enregistreur. « Pourquoi ne découvre-t-on que maintenant ce nouveau monde qui est si vieux, et alors qu'il va si mal ? », s'interroge le scientifique en lisant les stries et les cernes des coquilles. Et de conclure : « Si demain n'est pas humain [parce que l’homme aurait rendu impossibles les conditions de sa vie sur Terre, NDLR], les coquilles nous survivront, et nous aurons aidé la mer à monter ».
« La coquille Saint-Jacques, Sentinelle des Océans », par Laurent Chauvaud, Éditions des Équateurs, 15 euros.
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