Le président pense sûrement que le sort s’acharne sur lui, qu’il n’est pas personnellement responsable des démêlés fiscaux de M. Thévenoud, de l’interprétation volontairement excessive que la gauche de la gauche a donnée des propos de M. Rebsamen, de la détermination de quelques maires de droite à entrer dans l’illégalité en cadenassant les portes de leurs écoles, de la jalousie vengeresse de son ancienne compagne. Pour une part, en effet, on admettra que le sort s’acharne sur lui avec une violence stupéfiante. Un peu comme si l’homme, parti d’une cote de 3 %, s’est transformé en héros capable de battre Nicolas Sarkozy et que, après cette chance inouïe, a fait le trajet inverse qui semble le conduire inexorablement vers son point de départ. On ira même jusqu’à dire qu’il y a, dans cette succession de malheurs, ce qui relève de son mode de gouvernance et ce qui relève de ce que le destin lui inflige aveuglément.
C’est l’accumulation des faits négatifs qui scie le socle sur lequel son pouvoir est établi. Si bien que les retombées de son dernier coup de poker, la formation du gouvernement Valls 2, qu’il espérait positives, sont nulles. Pis : du même coup le Premier ministre est dévalué, qui dégringole à son tour dans les sondages. Non seulement M. Valls n’est pas le fusible qui protège le président, mais le chef de l’État n’est pas le fusible du chef du gouvernement. Pourtant, la séquence du remaniement gouvernemental avait été bien conçue. Elle donnait plus d’oxygène à M. Valls, qui a besoin d’affirmer sa nature volontariste et autoritaire face à un président trop hésitant ; le choix d’une ligne économique désormais immuable envoyait un message clair à tous les frondeurs de France ; la réforme des rythmes scolaires, qui est la moins sotte des réformes, provoque plutôt des troubles rares, surtout quand on sait que, quelques jours avant la rentrée, il a fallu changer de ministre de l’Éducation ; les déboires d’un secrétaire d’État pratiquement inconnu ne peuvent être comparés à ceux d’un Jérôme Cahuzac.
Cette analyse bienveillante est réfutée par les faits. Aussi mal inspiré qu’il soit par les émotions de l’amour déçu, le livre de Valérie Trierweiler a un effet tellement ravageur dans l’opinion qu’il se transorme en étape politique. Il démolit en effet le dernier atout de M. Hollande, sa bonhomie, sa bonne humeur, la compassion que l’on croyait qu’il avait pour les pauvres et les démunis. Que dira le sondage postérieur à la diffusion de l’ouvrage, qui se vend comme des petits pains ? M. Hollande, qui, évidemment, ne peut pas répondre point par point aux attaques de son ex, se retrouve dans une situation où il doit se contenter d’encaisser les coups. Si l’opinion enrage contre lui, c’est parce qu’elle n’a pas oublié que, après avoir promis pendant la campagne qu’il serait le président diamétralement opposé de Nicolas Sarkozy, il a réussi, en deux ans et demi de mandat, à battre tous les records de son prédécesseur, qu’il s’agisse de l’invasion de la vie privée dans les choses publiques, d’une gouvernance erratique, des écarts de langage (rapportés par Mme Trieweiler mais non confirmés en ce qui concerne M. Hollande), et de plein d’autres choses encore. Rien ne rapproche ces deux caractères, et pourtant, le président d’aujourd’hui est tombé de tout son long dans le sillon des déviances tracé par son prédécesseur.
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