Non, l’alcool ne fait pas bien dormir. S’il peut, à faible dose, faciliter l’endormissement, il perturbe la qualité du sommeil et réduit la durée du sommeil paradoxal, indispensable à la consolidation de la mémoire. De plus, même à petite dose, il favorise les ronflements, voire les apnées.
Non, compter les moutons sautant par-dessus une haie n’aide pas à s’endormir, au contraire cet exercice force à rester concentré et attentif, entraîne une activité cérébrale, et retarde donc l’endormissement.
Non, dormir davantage le week-end ne comble pas vraiment la dette de sommeil cumulée durant la semaine. Et il n’est pas tout à fait vrai que les heures de sommeil avant minuit comptent double. Les premières heures de sommeil sont bien les plus récupératrices mais pas nécessairement avant minuit. Par exemple entre 2 heures et 5 heures si la personne est habituée à se coucher aux alentours de 2 heures du matin.
Non, « les somnifères ne font pas dormir mais provoquent une perte de conscience correspondant plutôt à une anesthésie légère », explique le Dr Patrick Lemoine, psychiatre et docteur en neurosciences, spécialiste du sommeil. « Cet état hypnotique n’apporte aucun des bénéfices du sommeil naturel et, à long terme, induit même des troubles du sommeil comme des apnées, à la fois plus nombreuses et plus longues car la personne met plus de temps à se rendre compte qu’il faut se réveiller pour reprendre sa respiration. Sans parler du risque d’accident et d’accoutumance et des troubles de la mémoire. Les hypnotiques ne sont indispensables que dans certains cas sévères et généralement pour une durée limitée. »
Une campagne digitale
Pour informer le grand public en corrigeant les erreurs, le Laboratoire Pileje avait lancé, en 2018, une campagne nationale « A chacun son sommeil », renouvelée l’année suivante. La troisième édition se déroulera durant tout le mois de mars 2020, avec le soutien de l’association France Insomnie, sur www.achacunsonsommeil.fr et la page Facebook du laboratoire. Objectif : mettre l’accent sur les conséquences des troubles du sommeil et sensibiliser à une prise charge individualisée. Outre le Dr Patrick Lemoine, les Drs Marc Martin (acupuncteur, attaché au service du sommeil du CHU de Rouen) et Élisabeth Marié, pneumologue, animeront cette campagne digitale comprenant vidéo expert (13 mars), chat interactif (24 mars), tutos (3, 10, 19 mars), témoignages patients (6, 17, 27 mars), infographies, quizz et jeux concours.
Dans le même temps, 2 000 pharmacies partenaires donneront aux patients des conseils personnalisés après un questionnaire rapide au comptoir et les orienteront, au besoin, vers un autre professionnel de santé.
D'après une conférence de presse de Pileje.
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