Les racines du mal
Les amateurs du genre qui ont lu « Léviatemps », l’année dernière, aimeront découvrir le fin mot de l’histoire et du diptyque signé Maxime Chattam. Un auteur 100 % français. Le second tome s’intitule « le Requiem des abysses » (1) et nous entraîne dans le Vexin. On est, rappelons-le, au début des années 1900. Des meurtres barbares sont perpétrés contre des familles entières. Le romancier Guy de Timée, qui n’en finit pas de tenter d’exorciser ses propres démons en combattant le Mal, se lance sur les traces du monstre, qu’il baptise le Croquemitaine.
Plus dans l’action que lors du premier volume, Maxime Chattam ne ménage pas les descriptions horribles ni les rebondissements, nous ramenant à Paris où des phénomènes étranges – comme les morts mystérieuses des médiums – se multiplient, et jusqu’à l’ultime dénouement, évident mais auquel on ne s’attend pas. Sachant cependant que son propos reste surtout fait de questionnements sur les racines du mal.
Sacrifices humains
N’allez bien sûr pas prendre au pied de la lettre l’annonce inscrite sur la couverture des « Héritiers de Stonehenge » (2) : « Un mystère de 5 000 ans enfin révélé » ! À défaut de connaître l’explication de ces « pierres suspendues », prenez cependant plaisir à découvrir la version élaborée par l’Anglais Sam Christer autour de ce monument mégalithique (érigé du néolithique à l’âge du bronze) qui a la particularité d’être composé d’un ensemble de structures circulaires concentriques.
Sur les ruines du sanctuaire, l’auteur imagine l’existence d’une société secrète, les Disciples des esprits sacrés, qui entretient depuis des millénaires le culte de Stonehenge et qui accomplit maintenant des sacrifices humains nécessaires à la restauration de l’équilibre céleste et terrestre. C’est un jeune archéologue qui, après le suicide de son père, l’un des plus célèbres chasseurs de trésors du monde, et la lettre qu’il lui a laissée, part sur les traces de cette mystérieuse et terrible secte. Un roman sur mesure truffé de codes et de symboles.
L’aventure, la vraie
Journaliste pour la télévision suédoise, Jan Wallentin est devenu, avec « l’Étoile de Strindberg » (3), le nouveau prodige de la littérature scandinave. Il s’agit d’un livre ambitieux, dans la forme – doté d’un vrai souffle romanesque, il oscille entre thriller, fantastique et aventure – et dans le fond – il prend comme points de repères des événements historiques qui ont émaillé ces cent dernières années les expéditions polaires, la Première Guerre mondiale, la Shoah.
Tout part de la découverte, dans une mine inondée de Suède, du corps d’un homme dans un état de conservation exceptionnel. Il tenait une croix qui, associée à une étoile, constitue la clé d’une énigme ancestrale encore jamais élucidée. Pour la résoudre, nombreux sont ceux qui sont prêts à risquer leur vie. Don Titelman, un historien spécialisé dans les mythes et symboles occultes, sait, lui, que cette croix et cette étoile ne doivent pas tomber entre de mauvaises mains. Pour cela, il est prêt à risquer sa vie.
Un casse-tête de qualité
Premier volume d’une trilogie annoncée, « 658 » (4) est le premier roman de l’Américain John Verdon et un best-seller aux États-Unis. Reposant beaucoup plus sur le casse-tête, l’énigme à résoudre, la déduction, que sur les effets chocs et gore, le thriller a pour point de départ une simple supposition : qu’est-ce qui se passerait si quelqu’un vous prouvait, sans qu’il soit possible d’en douter, qu’il a accès à vos pensées les plus intimes ? Le problème étant que, dans cette histoire, le « devin » est un tueur psychopathe.
L’un des intérêts du roman est donc de deviner le mécanisme mis en place par le tueur – qui, chaque fois, prévient ses victimes en leur envoyant des poèmes inquiétants –, sachant que l’explication n’est pas liée au fantastique ou à la parapsychologie mais qu’elle est totalement rationnelle. Mais aussi, à côté du suspense et de l’intrigue à démêler, on apprécie l’aspect psychologique du récit, et notamment le lien qui unit le personnage principal, un jeune retraité du NYPD (New York Police Department) qui fut spécialisé dans la chasse aux serial killers, et sa femme.
Ésotérisme
Les aficionados du duo Jacques Ravenne/Éric Giacometti et de la franc-maçonnerie ne manqueront pas la nouvelle enquête du commissaire franc-maçon Antoine Marcas. Elle se déroule dans « le Septième Templier » (5), prend ses racines en 1307, lorsque le roi Philippe le Bel et le pape Clément V ordonnent l’anéantissement total de l’ordre du Temple, et se situe de nos jours après que le héros a reçu un mystérieux appel qui le met sur la piste du fameux et fabuleux trésor des Templiers. Alors même que, à Rome, le pape est abattu par un tireur d’élite.
Un thriller ésotérique par deux maîtres du genre dont les aventures ont été traduites en quinze langues. Le roman sera adapté en bande dessinée.
(2) MA Éditions, 447 p., 19,90 euros.
(3) Fleuve Noir, 545 p., 19,9 euros.
(4) Grasset, 441 p., 20,90 euros.
(5) Fleuve Noir, 563 p., 19,90 euros.
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