DES NOUVEAUX romans comme s’il en pleuvait, certes (654 publiés d’août à octobre) mais en diminution de 6 %. La morosité économique a conduit les maisons d’édition à une certaine réserve, élaguant encore plus que les années précédentes dans les premiers romans (74), et d’une manière générale dans la production française, en recul de 12 % (435 titres). Restent des valeurs sûres comme Emmanuel Carrère, Charles Dantzig, Marie Darrieussecq, Amélie Nothomb, Véronique Ovaldé, Éric Reinhardt, Lydie Salvayre…
Ce sont les traductions qui attirent surtout l’attention, non seulement parce que leur nombre est supérieur à celui de l’année dernière (219 titres contre 204), mais parce que s’alignent nombre d’écrivains reconnus tels Paul Auster, Julian Barnes, Jonathan Franzen, David Grossman, Douglas Kennedy, Haruki Murakami, Arturo Pérez-Reverte, Philip Roth, Mario Vargas Llosa…
L’édition en campagne.
Tout aussi foisonnante, la rentrée des documents revêt un caractère un peu inhabituel, dans la mesure où l’actualité en marche a perturbé le planning des parutions. C’est ainsi que les biographies de Dominique Strauss-Kahn, grand favori de l’élection présidentielle de 2012 jusqu’au 14 mai dernier, et d’Anne Sinclair ont été pour certaines « reportées », tandis que l’affaire a suscité beaucoup d’autres livres vus sous l’angle d’un fait-divers de société et des violences faites aux femmes.
La campagne présidentielle française s’impose, prélude au déferlement attendu au début de l’année prochaine. Parmi les signataires, citons en vrac Jean-Marie Bockel, Jean-Louis Borloo, Jean-Pierre Chevènement, Luc Chatel, François Hollande, Benoît Hamon, Pierre Laurent, Segolène Royal, Bernard Tapie, Manuel Valls, Laurent Wauquiez… Impossible, tant ils sont nombreux, de dresser la liste des titres qui critiquent le pouvoir actuel, ni des analyses critiques de la crise économique due aux dérives financières.
Les autres grands thèmes sont l’écologie et l’éducation : alors que plusieurs auteurs – dont Pascal Bruckner – contestent les prévisions catastrophistes des scientifiques spécialisés dans l’étude du climat, aucune éclaircie n’apparaît dans la forêt de livres qui traitent
de l’éducation, « la Décapitation de l’école » (Le Félin), signée Jack Lang, n’étant qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. Signalons enfin qu’une quinzaine d’éditeurs publient un ouvrage qui analyse les révoltes et révolutions dans les pays arabes.
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