Tout juste publié, le sondage IPSOS/LIR* auprès des Français sur l'avenir du système de santé se veut à la fois un état des lieux et un ensemble de pistes de réformes à l'intention des candidats à l'élection présidentielle de 2017.
Premier constat : les Français se montrent inquiets et pessimistes. 55 % d'entre eux estiment que leurs enfants seront moins bien soignés qu'eux-mêmes dans les dix prochaines années. Ils jugent la situation du système de soins préoccupante, en particulier en termes d'accès aux soins : 89 % s'alarment du nombre et de la répartition des médecins sur le territoire, 86 % des délais d'obtention d'un rendez-vous chez un spécialiste, 76 % des délais pour réaliser des examens approfondis.
C'est pourquoi il est urgent d'amorcer une réforme en profondeurs pour 69 % des Français. Si rien n'est fait, ils s'attendent à de nombreux déremboursements (93 %), une forte augmentation du reste à charge (92 %), le développement d'une médecine à deux vitesses (90 %), des délais encore allongés pour accéder aux soins (88 %), un accès restreint aux médicaments innovants (83 %) et une baisse importante de la qualité des soins (75 %).
Efforts
Or les Français semblent prêts à des efforts pour garantir la qualité de leur système de santé : 73 % sont prêts à ne plus aller directement chez le médecin et à privilégier l'échange téléphonique ou par Internet, 71 % à recourir plus souvent à l'automédication, 70 % à accepter que le pharmacien substitue un médicament princeps par un générique chaque fois que c'est possible, et 61 % à être soignés pour des « problèmes de santé bénins par leur pharmacien qui serait autorisé à faire une consultation et une prescription ». Ils sont favorables à la délégation de certains actes médicaux vers des infirmiers (77 %), des opticiens (63 %) ou des pharmaciens (55 %). En revanche, les Français se montrent beaucoup moins enclins à mettre la main à la poche pour conserver le système de santé tel qu'il est. Ils affirment d'ailleurs qu'une amélioration est possible en modifiant les pratiques médicales et l'organisation des soins, sans avoir à couper dans les dépenses.
E-santé
Également interrogés sur la e-santé, les Français la considèrent comme un moyen d'accompagner ou de retarder l'apparition d'une maladie. Si seulement 17 % d'entre eux utilisent déjà des applications e-santé, plus d'un Français sur deux est prêt à s'y mettre pour faciliter la collecte à distance et l'interprétation des données par le médecin (64 %) et pour améliorer l'observance avec les rappels de prise de traitement (52 %).
En outre, 78 % des Français sont favorables au partage de leurs données de santé avec l'ensemble des professionnels de santé qui les suivent et 44 % sont prêts à partager les données collectées par des objets connectés (activité physique, alimentation, sommeil, etc.) avec tous leurs soignants. À leurs yeux, les nouvelles technologies et les données de santé sont un facteur d'amélioration de la sécurité des soins et un accélérateur de prise en charge.
* Étude réalisée par Internet du 27 au 31 mai 2016 auprès d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus constitué de 2 000 personnes.
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