Cannabinoïdes de synthèse

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Publié le 17/02/2020

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Cela fait environ quarante ans que les pharmacologues testent des cannabinoïdes de synthèse issus de travaux de modélisation moléculaire, ayant la propriété de se lier aux récepteurs CB ou d’en moduler l’action, et de mimer ainsi certains des effets des cannabinoïdes naturels. À côté du cannabis lui-même ou de ses principes actifs, ces cannabinoïdes ont fait ou font l’objet d’investigations cliniques. Certains sont disponibles depuis des années :

- La nabilone est indiquée par voie orale (Césamet, capsules 0,25 mg, 0,5 mg, 1 mg) dans la prévention et le traitement des nausées et des vomissements sous anticancéreux, l’anorexie et la fibromyalgie. Elle est notamment commercialisée aux États-Unis, au Canada au Royaume-Uni et en Espagne. Cette spécialité ne figure plus sur la liste des ATU nominatives en France.

- Le dronabinol est du THC obtenu par synthèse (et non extrait de la plante). Il est indiqué par voie orale (Marinol, capsules 2,5 mg, 5 mg ou 10 mg) aux États-Unis dans le traitement et la prévention des nausées et des vomissements chez le patient sous traitement anticancéreux résistant aux antiémétiques conventionnels, ainsi que pour favoriser l’appétit chez le sujet VIH + dénutri et amaigri. En France, il bénéficie d’une ATU nominative (capsule 2,5 mg) dans le traitement des douleurs neuropathiques centrales et périphériques après échec des antalgiques de première ou de deuxième ligne. La prescription est réservée aux médecins exerçant dans un centre antidouleur ; les conditions de prescription et de délivrance respectent la réglementation des stupéfiants.

D’autres cannabinoïdes de synthèse sont expérimentés dans la maladie de Parkinson, dans la sclérose latérale amyotrophique, dans les neuropathies du trigéminé, etc. Certains ont démontré leur efficacité en deuxième ligne dans des indications variées : douleurs neuropathiques, fibromyalgie, glaucome, asthme, maladies inflammatoires du tube digestif notamment. La possibilité d’en formuler sous forme transdermique est envisagée. Affaire à suivre.