Alors que la France s’apprête à généraliser l’ordonnance électronique, l’Italie, qui a sauté dans le train du numérique en mars 2016, n’arrive pas à s’habituer à ce nouvel outil, comparé par les pharmaciens et les médecins à un véritable casse-tête chinois. « Auparavant, nous perdions du temps à classer les ordonnances pour les envoyer à la fin de chaque mois à la Sécurité sociale afin d’obtenir les remboursements des avances de frais. Aujourd’hui, nous perdons beaucoup plus de temps à manier la souris car les logiciels ne sont pas vraiment performants ! », s’agace le Dr Paolo Pagano, titulaire d’une officine située à quelques mètres de la basilique de Saint-Jean-de-Latran à Rome.
Pas vraiment performants, un euphémisme car, depuis le début de l’année, les pharmaciens comme les médecins ont dû faire face à de multiples problèmes liés à un dysfonctionnement du logiciel mis au point par SOGEI, l’organisme chargé de l’informatisation de l’administration publique et contrôlé à 100 % par le ministère du Trésor. Les médecins généralistes ont d’ailleurs dû revenir à la version papier, suite à une panne informatique qui a touché notamment la région du Piémont et la Campanie (sud) avant de faire tache d’huile dans tout le pays. Cette interruption du système a également pénalisé plusieurs hôpitaux et plus particulièrement les différents points d’accueil administratifs qui gèrent les prises de rendez-vous, le choix d’un médecin traitant, les retraits des résultats d’analyses et examens médicaux et les droits d’accès aux exemptions pour les patients atteints de pathologies chroniques.
Entrave à l'exercice de la médecine
Dans le Piémont, la fédération des médecins génériques [FIMMG] a déjà saisi le centre de sécurité régionale pour demander des explications et des blocs d’ordonnances supplémentaires. Dans leur plainte, les praticiens évoquent les blocages et les black-out au niveau de la mise en ligne de l’ordonnance dématérialisée en raison des interruptions. Ils soulignent aussi les problèmes liés à l’insertion des codes d’exemptions qui ne correspondent pas aux prestations décrites dans le module d’aide à la prescription. Pour la FIMMG, cette situation est une entrave à l’exercice de la profession des médecins généralistes. « 90 % des ordonnances rédigées chaque trimestre par chaque praticien doivent être dématérialisées sous peine de sanctions importantes, la version papier étant autorisée selon la loi seulement pour la prescription de stupéfiants et de psychotropes, les médicaments distribués par les officines hospitalières et l’oxygène médical », explique le Dr Roberto Venesia, secrétaire de la section piémontaise de FIMMG. Cette fédération a demandé à la Sécurité sociale de ne pas insérer le mois de janvier dans le décompte trimestriel des prestations dématérialisées, l’insuffisance de résultats des médecins dépendant des défaillances du système informatique.
Pour sa part, l’organisation syndicale des officines Farmieunite note : « La multiplication des problèmes informatiques pour la mise en ligne des prescriptions dématérialisées pénalise l’activité des officines et remet en question la santé des patients qui dépendent désormais du bon fonctionnement d’un logiciel. »
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