COMPARÉE aux derniers bilans établis en 2005, 2006 et 2007, la courbe du progrès thérapeutique s’est infléchie et le nombre de nouveaux produits mis à la disposition des patients s’est tassé.
En effet, 31 situations thérapeutiques ont bénéficié d’améliorations sensibles au cours de l’année 2008, contre 51 en 2007, 58 en 2006 et 48 en 2005. Sur ces 31 spécialités pharmaceutiques recensées, 14 sont de nouveaux produits.
Néanmoins, des progrès importants ont été réalisés dans trois domaines clés pour les patients :
- La lutte contre le cancer avec des innovations dans le traitement des hémopathies malignes notamment en cas d’échec ou de résistance aux traitements de première ligne.
- La lutte contre les maladies infectieuses avec des avancées remarquables dans le traitement de l’infection à VIH. Deux nouvelles classes thérapeutiques, celle des inhibiteurs de l’intégrase et celle des inhibiteurs d’entrée réservés aux patients infectés par le VIH à tropisme CCR5, ont enrichi l’arsenal thérapeutique en 2008.
- La lutte contre les maladies rares qui reste une constante des axes de recherche.
Si ces trois domaines se répartissent à eux seuls 12 des 14 nouveaux produits, les axes des maladies cardiovasculaires, de la rhumatologie, de l’anesthésie/antalgie, de la dermatologie et des soins palliatifs n’ont pas été laissés de côté.
Augmentation significative des ASMR IV
Comme l’a souligné Christian Lajoux, président des entreprises du médicament « ce bilan est en demi-teinte avec de belles avancées, des contributions majeures au progrès thérapeutique d’un côté, mais aussi une augmentation significative de la catégorie des ASMR IV (21 en 2008 pour 15 en 2007) et une baisse significative de la catégorie des ASMR II et III de l’autre. Ce tassement de l’innovation ne signifie pas une panne de l’innovation. Selon le tableau de bord 2008 des investissements en recherche et développement publié par la commission européenne, le secteur pharmaceutique et biotechnologique a encore renforcé sa position de leader avec 19,2 % des investissements mondiaux dans ce domaine. Ce sont vraisemblablement les autorités réglementaires françaises qui ont durci leurs conditions de reconnaissance d’une innovation thérapeutique ».
Pourtant, ainsi que présentée lors du bilan, l’action des entreprises du médicament a été déterminante dans la lutte contre trois fléaux que sont le sida, le cancer et les maladies cardiovasculaires.
Pour Christian Lajoux, il importe donc, surtout dans la période de mutation que traverse l’industrie, de soutenir la dynamique d’innovation et dans ce sens il s’est exprimé en faveur d’une coopération entre la recherche publique et privée.
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