Une intoxication parfois « trompeuse »
L’EG est un alcool rapidement absorbé par l’intestin et qui se distribue dans l’ensemble de l’organisme. Il commence donc par entraîner une intoxication « alcoolique » 30 minutes environ après son ingestion : les signes digestifs (vomissements, nausées) sont suivis de signes nerveux (état d’ébriété) qui, selon la dose ingérée et la concentration en EG du produit, peuvent aller jusqu’au coma. L’animal boit et urine beaucoup, mais comme il boit moins qu’il n’urine, il se déshydrate légèrement. Il est souvent aussi en hypothermie (renforcée par les gelées de l’hiver) et montre parfois des signes cardio-respiratoires.
Toutefois, chez le chien, ces symptômes peuvent régresser au bout de 12 heures (chez le chat, les symptômes nerveux une fois installés ne disparaissent plus). Cette « rémission » est trompeuse car elle correspond au début du métabolisme hépatique de l’EG. Sous l’influence de l’alcool déshydrogénase (ADH) l’EG se transforme en acide glycolique puis en acide oxalique qui se combine au calcium sanguin. Il passe alors dans les reins puis les tubules rénaux où il précipite formant des cristaux d’oxalate de calcium. Il s’ensuit une insuffisance rénale aiguë par blocage mécanique et nécrose tubulaire. Le chien qui urinait beaucoup cesse alors rapidement d’uriner (phase oligo-anurique après 72 heures environ). Les cristaux d’oxalate de calcium entraînent des douleurs rénales. Les lésions rénales une fois apparues sont irréversibles et l’animal meurt inexorablement en 2 à 7 jours.
Que faire ?
Étant donné la rapidité et la gravité de cette intoxication, il faut immédiatement emmener le chien chez le vétérinaire s’il est surpris buvant de l’antigel (et amener le bidon avec la composition du produit !) ou présente des signes d’ébriété. Le traitement est essentiellement éliminatoire (empêcher la formation des métabolites et favoriser l’élimination de l’éthylène glycol non encore métabolisé) : il faut donc agir très vite (faire vomir le chien dans les 8 heures ou le chat dans les 3 heures ; pansement digestif dans les 2 heures !). Il faut aussi soutenir les grandes fonctions (hépatique, rénale, nerveuse) par des perfusions et réchauffer l’animal.
Même s’il existe un antidote (soit de l’éthanol, dont les effets toxiques ne sont pas négligeables ! Ou du fomepizole mais qui est très difficile à obtenir !), le pronostic reste néanmoins très réservé si les symptômes nerveux sont apparus. L’antidote doit être administré dans les 4 à 8 heures ; il n’élimine pas le toxique mais entre seulement en compétition avec lui au niveau l’ADH (allonge la demi-vie plasmatique de l’EG et permet son élimination par voie urinaire avant métabolisation).
Le meilleur moyen reste donc la prévention : stocker le produit dans des endroits inaccessibles, ne pas laisser de liquide sur le sol après utilisation.
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